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Guerre et paix : de Simbock à Motcheboum…

Le Ministre Délégué à la présidence de la République chargé de la Défense préside ce mercredi à Motcheboum, village de l’arrondissement de Doumé, Département du Haut-Nyong, Région de l’Est, la cérémonie de remise de l’étendard au contingent camerounais en route pour la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (Minusca). Motcheboum a la particularité symbolique et la charge historique d’être le village natal du tout premier ministre des Forces Armées du Cameroun indépendant en la personne de Jean-Baptiste Mabaya. Cette cérémonie se situe au lendemain de la création par décret présidentiel du 4 septembre 2023 de l’Ecole de Formation aux Métiers de Maintien de la Paix (Efomp) dont le poste de Commandement est fixé justement à Motcheboum. Ceux des observateurs les plus attentifs se rappellent que le Cameroun abrite déjà à Simbock, quartier de Yaoundé, une École Supérieure Internationale de Guerre en abrégé Esig créée en 2005. Sans oublier l’École internationale des Forces de Sécurité (Eiforces) créée par décret en 2008 et qui forme à Awae dans la Mefou et Afamba les officiers de police et de gendarmerie au maintien de l’ordre international et à la restauration de la paix. Toutes ces structures bénéficient du parrainage des Nations Unies.
La formation à la guerre à Simbock ; la paix et le maintien de l’ordre à Awae et à Motcheboum. Le raccourci peut sembler un peu trop facile mais il résume mieux la situation que toute autre formule : qui veut la paix prépare la guerre…Gouverner, c’est prévoir…Voilà donc le Cameroun doté à la fois d’une École de guerre, d’un Centre pour le maintien de l’ordre international et d’une École de formation aux Métiers de Maintien de la Paix. Dans un pays qui a longtemps fait l’unanimité en matière de préservation de la paix à l’intérieur de ses frontières et dont le Chef d’Etat se présente, à juste titre, comme un Mendiant de la Paix, toutes ces décisions révèlent une vision claire et une stratégie bien définie, notamment en matière de formation aux métiers de la guerre et de maintien de la paix.
Qui connaît mieux les vertus de la paix qu’un officier aguerri de l’armée, de la police ou de la gendarmerie ou un professionnel de la guerre ? Que ce pays soit aujourd’hui, malgré lui, le théâtre de quelques conflits qui lui sont imposés de l’extérieur n’enlève strictement rien à la volonté inébranlable de ses dirigeants de se doter des structures les plus performantes et des arguments les plus efficaces dans le domaine de la préservation de la paix. Il ne sera pas dit que ses ambitions les plus légitimes et ses aspirations les plus nobles pour devenir un pôle d’excellence international dans le domaine de la formation aussi bien à l’art de la guerre qu’aux subtilités du maintien de l’ordre et de la paix seront contrariées ou freinées par quelque accident ou incident de parcours que ce soit.
Le Cameroun, pays de paix, aspire à redevenir le havre de paix qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. C’est la raison pour laquelle son Président, Chef des Forces Armées, fait preuve d’une telle capacité de créativité stratégique pour lui permettre d’être prêt à relever tous les défis ; ceux de la guerre autant que ceux liés à la paix. L’une ne va pas sans l’autre. C’est le principe même du couple infernal. Les éléments des forces de défense et de sécurité, qui ont payé le plus lourd tribut à ces conflits, y compris jusqu’au sacrifice suprême de leurs vies, devraient être les premiers à comprendre et à assimiler cette vision du Mendiant de la Paix qu’est Paul Biya. Eux qui sont en première ligne de ce combat entre la Vie et la Mort, le Bien et le Mal, l’Ordre et le Chaos, la Vertu et le Vice, la Vérité et le Mensonge, doivent également avoir à cœur de toujours laisser entrevoir une lueur pour la paix dans tous les actes qu’ils posent.
À moins qu’ils aient définitivement choisi d’appliquer ces paroles attribuées à Platon : « seuls les morts ont vu la fin de la guerre… » Non, la guerre et la mort n’emporteront pas tout le monde ! En effet, il convient de ne jamais oublier qu’un Mendiant de la Paix est, par essence et par conviction, un Défenseur acharné de la Vie.

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