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Budget de l’Etat : 381,8 milliards de plus pour booster la croissance

C’est ce qui ressort de l’ordonnance du 2 juin 2023, qui modifie et complète certaines dispositions de la loi de finances de l’exercice 2023 au Cameroun.

Par ordonnance n˚2023/001 du 2 juin 2023, le président de la République a procédé à d’importants ajustements sur la loi de finances du Cameroun, au titre de l’exercice budgétaire en cours. Il a notamment modifié de manière substantielle l’enveloppe globale du budget de l’État, sa répartition et son mode de financement.
L’enveloppe budgétaire de l’État passe de 6345,1 milliards Fcfa à 6726,9 milliards Fcfa avec la loi de finances rectificative. Elle enregistre ainsi une hausse de 381,8 milliards Fcfa, dont une bonne partie, soit plus de 240 milliards Fcfa vise directement l’amélioration de la croissance économique. En effet, environ 200 milliards Fcfa, devront servir au financement de projets de développement stratégiques et au paiement de la dette intérieure. Toute chose qui devrait avoir un impact significatif sur la croissance, puisque cette mesure permettra la relance de la consommation, ses principaux bénéficiaires étant les entreprises.
Par ailleurs, 35,7 milliards Fcfa seront répartis entre 15 départements ministériels relevant des secteurs prioritaires : l’éducation avec le Minesec, le Minesup, le Minedub et le Minefop qui connaissent chacun une augmentation de leurs budgets respectifs, de même que la santé, la souveraineté (Minddef, Minjustice) et le secteur social (Minas, Mintss) notamment. Le budget destiné à la reconstruction des régions en crise passe du simple à près du double, pour s’établir désormais à 29,131milliards Fcfa contre 15 milliards initialement. Il est également prévu une centaine de milliards au titre des contributions diverses.
Les dépenses supplémentaires de l’État qui découlent de l’ajustement budgétaire susmentionné nécessitent un surcroit de ressources que le gouvernement compte trouver en interne, en réduisant d’abord certaines charges. Les budgets d’une vingtaine d’administrations et de départements ministériels ont de ce fait été revus à la baisse, dont la présidence de la République, le Minfi, le Mintp, le Minhdu ou encore le Minee. Leurs activités non essentielles ont été supprimées.
L’État compte ensuite augmenter ses recettes fiscales de 104 milliards Fcfa par rapport au budget initial où celles-ci s’élevaient à 3709 milliards. Il table ainsi sur une embellie économique qui devrait permettre à l’économie de générer plus d’impôts sur le revenu et le patrimoine et aux usagers des services publics de payer plus de frais administratifs.
Au-delà des recettes fiscales, la loi de finances rectificative autorise le gouvernement à recourir à l’emprunt. Le Cameroun négociera avec différents partenaires privés pour obtenir 200 milliards, tout en cherchant 80 milliards au titre des droits de tirages spéciaux.
Il convient de relever enfin que la loi de finances rectificative prend également en comte, en régularisation, divers autres ajustements intervenus en début d’exercice : la diminution de la subvention sur le carburant, la revalorisation du cours de celui-ci à la pompe et l’augmentation des salaires dans la fonction publique de l’État.

Cyril AVOMO

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