Après un certain ralentissement vers la fin des années 80, l’agriculture
camerounaise a depuis, regagné les sillons du développement. Avec en
ligne de mire, le pari de la modernité pour une meilleure productivité.
Le dernier Comice agropastoral tenu à Ebolowa, du 17 au 21 janvier 2011, a permis à ses centaines de milliers de visiteurs, de se rendre compte du dynamisme de l’agriculture camerounaise. Le monde rural ayant profité de ce forum pour présenter à la face du monde, tout son savoir-faire à travers non seulement la diversité de sa production, mais également sa qualité qui a laissé pantois, de nombreux visiteurs étrangers qui n’avaient jusque là, qu’un bref aperçu des potentialités de ce pays décidément béni des dieux. Car la diversité de son climat, de sa végétation, combinée à la fertilité de ses sols, permettent à l’agriculteur camerounais de faire pousser presque toutes les cultures de rente, les cultures vivrières, les céréales et les fruits et légumes dans ce pays qualifié par conséquent d’Afrique en miniature. Toutefois, les résultats ainsi obtenus ne sont nullement le fait du hasard. Le monde rural en effet, avec en première ligne la production agricole, a toujours occupé une place de choix dans les politiques de développement du Cameroun. Ceci en raison de sa capacité à créer de nombreuses richesses et d’emplois pour les jeunes, en plus du volume important d’échanges avec l’extérieur où les produits camerounais sont fortement appréciés. Raison pour laquelle, malgré les années de plomb caractérisées par une crise économique qui a fortement ébranlé l’économie camerounaise, avec une chute drastique des cours des matières premières et celle des recettes d’exportations, de même que les pénibles plans d’ajustement structurels imposés par les bailleurs de fonds, l’Etat a refusé d’abdiquer et tourner le dos au secteur rural. En plus du fait que sa maitrise permet également d’assurer la stabilité sociale et la sécurité alimentaire du pays.C’est pourquoi, dès que le pays a commencé à sortir la tête de l’eau, le président de la République a instruit au gouvernement de se pencher en priorité sur la relance de l’agriculture à laquelle certains producteurs avaient déjà tourné le dos. Cette politique volontariste a permis la mise sur pied d’une pléthore de projets et programmes d’appui, d’encadrement et de formation des producteurs de toutes les filières de l’agriculture dans son sens le plus large. Il était désormais question de tourner le dos à l’agriculture de subsistance pour une agriculture intensive en troquant la houe avec la charrue, en vulgarisant l’utilisation des herbicides. Tout en encourageant le développement de grandes exploitations et le recours aux plants et semences améliorés plus rentables de même que l’introduction de nouvelles méthodes culturales. Et le résultat ne s’est pas fait attendre. Que ce soit dans le secteur agricole, celui de la pêche ou de l’élevage, la production est des plus abondante et variée. Agriculture de seconde générationMalgré ces résultats probants, le chef de l’Etat refuse de céder à l’auto satisfaction. Pour lui, il faut encore produire plus et mieux, le pays importe encore de produits qu’il peut produire à l’instar du riz. Des mesures ont ainsi été prises pour booster la production et épauler de manière décisive, les producteurs. Il en est ainsi de la Banque agricole et de celle des Pme en gestation. Il en est de même des facilités envisagées sur le plan foncier au sujet de potentiels exploitants ou de ceux désireux d’étendre leurs exploitations industrielles existantes. Une usine de montage des tracteurs est fonctionnelle à Ebolowa et ses produits disponibles pour accélérer la mécanisation de l’agriculture garantit de meilleurs rendements. Selon la Direction de la statistique et de la comptabilité nationale(Dscn), le Cameroun tire l’essentiel de sa croissance des produits d’exportations issus de l’agriculture. Le secteur agricole à lui seul utilise 62% de la main d’œuvre active. Avec une contribution de plus de 30% au Produit national brut (Pnb). Le chef de l’Etat sait qu’avec ses 7,2 millions de terres arables et des populations laborieuses, le pays peut faire mieux. « Nous devons faire notre révolution agricole et nous la ferons. En stimulant toutes nos productions, nous assurerons notre sécurité alimentaire, mais aussi l’accroissement de nos exportations et la réduction de nos importations. Il nous faudra pour cela, sortir des sentiers battus, changer de méthodes et mettre en œuvre des moyens modernes », déclarait-il lors de la récente campagne électorale. On comprend que la mue vers l’agriculture de seconde génération qu’appelle de tous ses vœux le chef de l’Etat, est amorcée.
Claude Mpogué
Claude Mpogué