La croisade universelle contre le Sida a eu pour résultat une chute de 50% de nouvelles infections à travers le monde. Mais il faut encore plus de financements pour stopper la pandémie.
Malgré le nombre tragique de victimes (près de 30 millions depuis le déclenchement de la pandémie), les résultats des trois décennies de lutte contre le Sida sont plutôt satisfaisants. Selon l’Onusida, le Vih/Sida au niveau mondial a connu une chute de plus de 50% des nouvelles infections dans vingt-cinq pays (dont plus de la moitié en Afrique subsaharienne). En effet, le nombre de personnes ayant accès au traitement antirétroviral a augmenté de 63% sur les 24 derniers mois et les décès liés au sida ont diminué de plus de 25% dans le monde entre 2005 et 2011. En Afrique subsaharienne, 2,3 millions de personnes ont eu accès au traitement antirétroviral, depuis deux ans. Pour la seule année 2011, la Chine a augmenté de près de 50% le nombre de personnes sous traitement contre le Vih. L’institution onusienne indique par ailleurs que que grâce à des traitements efficaces contre cette maladie, les décès ont diminué de plus d’un demi-million à travers le monde entre 2005 et 2011. Mais surtout dans les pays où le Vih est le plus présent. Ainsi, par rapport à 2005, les décès ont diminué de 100 000 en Afrique du Sud, de près de 90 000 au Zimbabwe, de 7000 au Kenya.Depuis 2001, le nombre de nouvelles infections à Vih a diminué significativement, surtout dans les pays à revenu faible ou intermédiaire : 73 % au Malawi, 71 % au Botswana, 68 % en Namibie, 58 % en Zambie, 50 % au Zimbabwe et 41 % en Afrique du Sud et au Swaziland. D’une façon générale, l’Afrique subsaharienne a réduit d’un tiers le nombre des décès liés au sida sur les six dernières années et augmenté de 59 % le nombre de personnes sous traitement antirétroviral.Sur les raisons de tels bouleversements, l’on évoque les avancées en matière de recherche qui ont permis aux scientifiques de maîtriser l’identité et le comportement du virus. Aussi les nouvelles recherches réalisées par les grands laboratoires pharmaceutiques ont-elles débouché sur les vaccins thérapeutiques en faveur des personnes infectées par le Vih, sans exclure à terme, la possibilité d’éradication de la pandémie. Dans le même ordre d’idées, l’augmentation par les Etats de leurs investissements alloués à la riposte au sida a favorisé la lutte. Même si de tels financements restent insuffisants au niveau mondial, puisqu’en 2011, le montant de la lutte mondiale contre le sida était de 16,8 milliards de dollars. Alors que les besoins pour la mener à bien sont estimés entre 22 et 24 milliards de dollars.
Joseph Wylphrid Mikoas