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Focus

« Le développement est le nouveau nom de la paix » : Intervention de S.E.M. Paul BIYA lors de la deuxième séance de travail à huis clos du Sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique.

Je voudrais joindre ma voix à toutes celles qui ont, ici, rendu hommage au Président Mandela.La mort de Nelson Mandela est une grande perte pour l’Afrique et pour le monde.

Sa vie et son œuvre seront à jamais une source d’inspiration pour les générations futures.Au nom du Peuple camerounais et en mon nom propre, j’adresse mes condoléances émues à la famille du défunt, au Président ZUMA et à tout le Peuple sud-africain.Monsieur le Président de la République Française,Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat, de Gouvernement et de Délégation,Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies,Monsieur le Président en exercice de l’Union Africaine,Monsieur le Président du Conseil Européen,Monsieur le Président de la Commission de l’Union Européenne,Madame la Présidente de la Commission de l’Union Africaine,Mesdames et Messieurs,Intervenant à ce stade de nos travaux, j’ai envie de dire que j’arrive trop tard, tout a été dit et très bien dit. Alors, mon propos sera, essentiellement,  de remercier et de féliciter.Vous féliciter et vous remercier Monsieur le Président de la République Française pour l’heureuse initiative de ce Sommet sur la Paix et la Sécurité en Afrique.Vous avez eu raison de compléter ce thème général par une réflexion sur le Partenariat Economique et le Développement. En effet, depuis 1967, avec la publication par le Pape Paul VI de l’Encyclique ‘’Populorum Progressio’’, ‘’Développement des Peuples’’, il est admis que le Développement est le nouveau nom de la Paix.Le thème de nos débats est ‘’Paix, Sécurité et Développement en Afrique’’. Il est important parce que, à lui seul, il est tout un programme. Un programme qui nous interpelle tous…
Un programme qui nous convie à une action solidaire et concertée. A agir, dans l’intérêt mutuel de l’Afrique et de l’Europe, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant.Je voudrais également remercier et me féliciter de cette occasion supplémentaire qui nous a été donnée de mettre en exergue les menaces que  les actes de braconnage, les trafics de toute sorte, les prises d’otages, les actes de piraterie et les changements climatiques, font peser sur la Paix. La pauvreté constitue également une menace à la Paix. Et le Conseil de Sécurité de l’ONU ne s’y est pas trompé qui a fait de la lutte contre la pauvreté un élément fondamental dans la construction de la Paix.Pour venir à bout de ces menaces et assurer la Paix elle-même, il nous faut conjuguer nos forces, nos énergies et nos ressources pour agir en partenaires.Enfin, laissez-moi vous dire combien nous avons apprécié l’excellente préparation de nos travaux. Le document de Déclaration finale en est une parfaite illustration. Il présente, selon nous,  l’avantage de couvrir l’ensemble des menaces à la Paix en Afrique, de couvrir nos principales préoccupations et de proposer des actions qu’ensemble nous devons prendre, dans le cadre de ce partenariat international tant souhaité. Aussi trouvons-nous digne d’intérêt et appuyons l’idée d’un forum international sur la Paix, la Sécurité et le Développement en Afrique.Il est une situation qui nous préoccupe au plus haut point. C’est celle qui prévaut en Centrafrique, pays voisin et frontalier du Cameroun. Je salue la mobilisation et la détermination de la communauté Internationale à agir à nos côtés.Je pense aux Nations Unies dont le Conseil de Sécurité vient d’adopter la résolution S/2013/717 dans le cadre du chapitre 7 de la Charte.Je pense aussi à l’engagement de la France, à sa promptitude à répondre à l’appel des autorités de la RCA. Nous apprécions sa décision d’envoi de troupes en appui aux forces africaines de la CEEAC déjà sur place. Ainsi, ensemble, nous allons assurer la protection des populations civiles, le rétablissement de la sécurité ainsi que la restauration de l’autorité de l’état sur l’ensemble du territoire de ce pays frère. Cette contribution de la Communauté Internationale au maintien de la Paix en Afrique ne saurait évidemment dispenser les africains de leur responsabilité principale dans ce domaine.
Monsieur le Président,L’Afrique est, dit-on, le continent de l’avenir et nous ajoutons bien volontiers que l’Afrique est une terre de croissance pour la France, l’Union Européenne et le Monde.Je voudrais conclure mon propos par où j’ai commencé en remerciant le Président de la République Française, Monsieur François HOLLANDE. Vous avez eu, Monsieur le Président, l’heureuse idée de nous convier dans celle belle ville de Paris pour qu’ensemble nous trouvions les voies et moyens d’aller plus loin dans le partenariat Afrique-France. Ce partenariat suppose au préalable l’instauration d’un climat de paix sans lequel aucune action de développement n’est possible.Merci de l’engagement de la France, de l’Union Européenne et de l’ONU aux côtés de l’Afrique, en quête de paix, de sécurité et de développement.

Discours du président de la République lors de la table ronde sur le thème de la lutte contre le trafic et le braconnage des espèces menacées.
Excellences Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etat, de Gouvernement et de Délégation,Je voudrais au nom de la délégation qui m’accompagne et en mon nom propre, saluer l’heureuse initiative de la France d’organiser, en marge du Sommet, une réunion spéciale sur des espèces en voie de disparition, notamment les éléphants. La menace qui pèse sur les éléphants est le fait des braconniers, lourdement armés, et bien entraînés qui portent également atteinte à la paix et à la sécurité dans les régions où ils opèrent. Les combattre efficacement appelle une action concertée. Telles sont nos attentes pour cette rencontre.Excellences Mesdames et Messieurs, comme vous le savez, ce dernier temps, mon pays a fait l’objet d’assauts répétés des braconniers. Tout le monde a encore en mémoire le triste spectacle d’éléphants abattus à Bouba Ndjidda, victimes de ces hommes sans foi ni loi, lourdement armés et bien entraînés comme je l’ai dit, attirés par l’ivoire.Face à cette situation dont le paroxysme a été atteint en début d’année 2012, j’ai pris un certain nombre de mesures, sur le plan national, et d’autres en concertation avec les pays voisins en proie eux aussi à ce fléau.Au plan national, nous avons entrepris des actions fortes en faveur des parcs nationaux et des aires protégés d’une manière générale. Ainsi, nous avons décidé :- Le déploiement des forces de défense spécialisées dans la zone de Bouba Ndjidda ;- Le renforcement des effectifs des éco-gardes ;- L’acquisition des ultralégers motorisés, pour la surveillance aérienne des aires protégées ;Ces mesures ont eu pour effet immédiat de circonscrire le phénomène. Les braconniers sont restés loin de nos frontières.J’ai aussi prescrit une action en profondeur comportant un plan d’urgence sur une période de cinq ans. L’objectif poursuivi est, d’une part, la sécurisation des aires protégées, avec un accent particulier sur la protection des éléphants, et l’équipement et l’aménagement des aires de conservation, d’autre part.Avec les Etats voisins, nous avons signé les trois Accords suivants pour lutter contre le braconnage transfrontalier :- L’Accord de Coopération Tri-National de la Sangha, pour les Aires Protégées entre le Cameroun, le Congo et la RCA ;- L’Accord de Coopération dit Tridom, pour les Aires Protégées situées entre le Cameroun, le Congo et le Gabon, et enfin ;- L’Accord Tri-National de lutte anti braconnage, entre le Cameroun, la RCA et le Tchad.Récemment, Yaoundé a abrité une réunion des Ministres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale en charge de la Faune. Il convient de rappeler que cette réunion avait été convoquée pour adopter un plan d’extrême urgence de lutte contre le braconnage (PEXULAB) dans la Sous-région.En dehors de cette réunion, nous avons engagé d’autres actions pour la conservation transfrontalière de la biodiversité avec le Nigeria et la Guinée Equatoriale.En raison de la gravité et de l’importance de cette question, il nous semble urgent, pour la CEEAC, d’inscrire à l’ordre du jour de sa prochaine réunion un point spécifique sur la lutte contre le braconnage.Excellences Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etat, de Gouvernement et de Délégation, toutes ces actions, pour être efficaces et s’inscrire dans la durée, doivent être soutenues par la Communauté internationale. Ce soutien se situe à plusieurs niveaux, dont trois nous semblent prioritaires :- Le renforcement des capacités des pays du front de lutte contre le braconnage (formation, équipement et aménagement des aires protégées). Pour le Cameroun, le coût d’un tel programme est de 7 000 000 euros.- Le financement du plan national d’urgence de sécurisation des aires protégées du Cameroun, chiffré à 192 000 000 euros, pour la période 2012-2017 ;- La fermeture des marchés d’écoulement d’ivoire et des produits dérivés.Notre souhait est que la rencontre d’aujourd’hui constitue le début d’une prise de conscience collective Euro-africaine. Elle doit pour cela dégager des propositions d’actions concertées pour la mobilisation de l’opinion publique internationale pour soutenir cette lutte que nous menons au nom de l’humanité.

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