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L'Editorial

L’Eldorado n’est plus loin :

«Nous avons longtemps cru qu’il suffisait de rendre l’enseignement accessible au plus grand nombre, et d’en relever sans cesse le niveau, pour régler mécaniquement le problème du chômage »

Ce propos du président Paul Biya tenu le 10 février dernier traduit bien la connaissance qu’il a des problèmes de la formation, de l’emploi et du chômage de ses jeunes compatriotes. Certes les chiffres de la création des emplois sont éloquents : 283 443 créés en 2014 ; les perspectives pour cette année sont tout aussi bonnes et reluisants : 350 000 emplois prévus pour 2015. Mais pour Paul Biya, le potentiel emploi du pays peut en absorber plus. Le diagnostic est donc clair : le système éducatif doit continuer sa réforme et s’adapter au contexte actuel fruit de technologie, de spécialisation et de flexibilité.
Le débat de toujours a été là : quelle adéquation entre le système éducatif (primaire, secondaire et universitaire), l’accroissement de la population, les besoins réels des marchés de l’emploi, le chômage et le développement du pays ? Pour s’adapter aux contraintes de l’entretien de notre société, notre système éducatif doit pouvoir produire des spécialistes qualifiés et en grand nombre, de techniciens compétents dans  tous les domaines, en plus des hommes et femmes capables de formuler des politiques et des programmes essentiels à la croissance et au développement économique. C’est pourquoi, à la production en masse des diplômes de l’enseignement général, à la fabrication en grand nombre des administrateurs de la fonction publique, il fallait ajouter, en nombre et en qualité, des professionnels et des techniciens en rapport avec les besoins réels et adaptés à l’’environnement socio-économique.
Au Cameroun, le professionnalisation de l’enseignement supérieur fait de grands bonds et, à la promesse des fleurs, les fruits sont perceptibles. A côté de l’accroissement vertigineux des diplômes, il faut se réjouir aujourd’hui de la présence de plus en plus visible des jeunes qualifiés dans tous les domaines : l’ingénierie, la technologie nouvelle, les sciences de gestion et de la comptabilité, les spécialisations en santé et en communication… l’offre s’est diversifiée. Soutenue par les budgets de l’Etat, encadrée par des structures publiques et privées, l’offre de formations est abondante et disponible.
C’est donc à raison que le président Paul Biya peut interpeller le secteur privé à plus d’engagement et de responsabilité. Car si les réformes structurelles engagées par l’Etat pour l’éducation à travers sa libéralisation produisent déjà de bons résultats, il reste que le secteur privé de la production qui bénéficie des mêmes attentions du gouvernement, apporte sa précieuse contribution pour la résorption du chômage. Les grands projets industriels et infrastructurels, le plan d’urgence triennal, l’amélioration de l’offre en énergie et du climat des affaires, l’institution du dialogue public – privé, sont autant d’initiatives prises par Paul Biya pour conforter les entreprises privées nationales qui, logiquement, devraient participer à la bataille pour l’emploi. Les incitations à la production, les facilitations diverses consenties par les pouvoirs publics sont autant de mesures qui contribuent à plus de production et, donc, à plus de main d’œuvre et d’emplois.
Mais, on se rend compte que la seule volonté politique ne suffit pas, sans l’engagement et le patriotisme des hommes chargés de la mise en œuvre d’un projet politique. Chacun, en ce qui le concerne, le gouvernement au secteur privé, des entreprises publiques aux grandes industries, devra donner du sien pour venir à bout de cet hydre qui est le chômage.

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