Des millions de jeunes camerounais de la maternelle, du primaire et du secondaire ont repris le chemin de l’école lundi dernier à la faveur de la rentrée de l’année scolaire 2022-2023. Moment de routine dans un passé très récent, la rentrée scolaire est devenue un véritable défi au Cameroun depuis quelques années en raison des enjeux divers qu’elle charrie; à commencer par la sécurité. Comme les années précédentes, les pouvoirs publics ont pris les dispositions usuelles en amont afin de garantir une reprise en toute sécurité et sérénité pour l’ensemble de la communauté éducative. Même les syndicats des enseignants qui avaient projeté un mouvement de grève afin de rappeler leurs revendications au gouvernement ont dû revenir à de meilleurs sentiments, convaincus sans doute par les mesures annoncées et leur mise en œuvre méthodique par les différents départements ministériels impliqués dans ce dossier. Un bon point à l’actif des pouvoirs publics mais qui ne les autorise pas pour autant à répéter les mêmes erreurs du passé. Quoiqu’il en soit, le train de la rentrée est bel et bien sur les rails et chaque acteur de la communauté éducative doit maintenant veiller à ce qu’il arrive jusqu’à la gare sans incident.
Une rentrée peut en cacher une autre. Dès la fin du mois d’août, le secrétaire général du comité central a permis au Rdpc d’anticiper sa rentrée politique à travers une tournée dans quatre régions du pays: l’Adamaoua, l’Est, l’Ouest et le Sud. Si chaque région a eu droit à un message spécifique compte tenu des réalités locales, toutes ont néanmoins reçu une feuille de route identique en vue d’une meilleure préparation des prochaines échéances électorales. À Ngaoundéré, Bertoua, Bafoussam ou Ebolowa, Jean Nkuété a prôné l’apaisement et la réconciliation tout en fustigeant le clanisme et l’indiscipline dans les rangs du parti. Il a surtout mis en garde les mauvais militants qui vont jusqu’à voter contre le parti pour des raisons égoïstes. Un sacrilège qui ne sera plus toléré et fera l’objet de sanctions proportionnelles à l’affront.
Au-delà de ces rappels de circonstance, le secrétaire général a beaucoup insisté sur la nécessité du travail en équipe au sein des structures du parti sur le terrain et l’importance de l’animation politique permanente. À cet égard, il a prescrit la tenue régulière des réunions statutaires dans les formats prévus dans les textes de base. Ce rappel peut paraître banal mais il est essentiel. Si tous les organes de base tenaient régulièrement leurs réunions au format prescrit par les textes de base, le parti se porterait mieux et le secrétariat général du Comité central aurait moins de travail. Un exemple: les mêmes qui fustigent « l’ingérence » du comité central dans le choix des candidats aux différentes élections ne sont pas capables de convoquer les réunions statutaires qui doivent, à défaut de décider, permettre la présélection des militants populaires à la base. La nature ayant horreur du vide, les délégations désignées par le comité central se substituent par conséquent aux responsables de base. Qui n’ont donc plus aucune raison de se plaindre puisqu’ils refusent d’assumer leurs responsabilités et considèrent davantage leurs fonctions comme des tremplins. À tort.
Dans la feuille de route prescrite par le secrétaire général, figure une innovation de taille: la notion de performance politique définie par Jean Nkuété en ces termes: « il est révolu le temps où on briguait les postes de responsabilité dans le parti pour les honneurs sans se soucier des performances politiques ». En d’autres termes, l’échec du parti dans une circonscription est d’abord l’échec des responsables locaux qui doivent en assumer les conséquences. Cette rentrée au Rdpc annonce ainsi le temps de la performance et c’est l’une des principales leçons de la récente tournée du secrétaire général dans quatre régions.