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ABBA HAROUNA : “La décentralisation est une opportunité pour l’Adamaoua”

Le tout nouveau sénateur de la région château d’eau, parle de la contribution qu’il compte apporter en vue d’accélérer le développement des Collectivité territoriales décentralisées (Ctds) dans sa région.

L’Action : Après vérification des mandats, vous avez reçu vos attributs de sénateur, au cours d’une session de plein droit qui s’est clôturée récemment. Comment s’est déroulée ladite session ?
Abba Harouna : Je tiens d’abord à vous remercier pour l’opportunité qui m’est donnée à travers votre media, pour redire toute ma reconnaissance aux artisans à tous les niveaux, de cette victoire qui nous vaut d’être aujourd’hui, sénateurs et représentants des Ctds au Parlement. Je pense aux différentes équipes de campagne tant régionale, départementale que locales.
Parlant de la session de plein droit qui vient de s’achever, ce fut un moment historique au cours duquel, nous avons été adoubés et consacrés comme membres de la Chambre haute du Parlement qui représente les Collectivités territoriales décentralisées. Toute la nation a suivi de bout en bout, le déroulement de la cérémonie riche en couleurs de port des attributs. C’était un moment de vie inoubliable que j’ai vécu pour la première fois. Encore merci au Président national du Rdpc, aux populations électrices de la région de l’Adamaoua qui nous ont massivement accordé leurs suffrages.
Qu’est-ce que cela fait d’être tout nouveau au sein d’une auguste institution comme le Sénat ?
Toute chose a un début. Désormais sénateur, je suis un des acteurs de l’implémentation de la politique de décentralisation du Président national du Rdpc SE Paul Biya. Pour moi, c’est un défi et un honneur d’accompagner et de vivre cette décentralisation au quotidien aussi bien lors de l’examen et le vote des lois qui l’organisent au Parlement que sur le terrain à travers les communes et la région, véritables actrices visibles de la matérialisation de cette vision dans nos villes et villages pour rendre agréables, nos vies dans toutes les contrées de notre pays.


Vous disposez maintenant de pleins pouvoirs pour exercer votre rôle de sénateur. Que comptez-vous en faire ? Autrement dit, que réservez-vous aux populations de l’Adamaoua ?
Plein pouvoir, non. Mais nous disposons plutôt d’une opportunité en tant que sénateur pour contribuer au développement de notre pays aux côtés des autres acteurs, chacun à son niveau. Déjà il faut que les directives et la vision du concepteur de cette décentralisation, Son Excellence Paul Biya, soient respectées. Les régions et communes attendent le transfert effectif de toutes les compétences et ressources comme indiqué dans la loi n*2019/024 du 24 décembre 2019 portant Code général des Ctd. Nous souhaitons que les différents acteurs concernés y donnent suite en signant les textes réglementaires y relatifs. Ceci contribuera à faire des Ctd, de véritables solutions de proximité aux nombreux problèmes de développement que nous connaissons dans nos diverses localités.
La phase suivante de nos actions sera l’accompagnement des maires et présidents des Conseils régionaux dans leurs projets socio-infrastructurels comme le désenclavement de la région de l’Adamaoua par des routes carrossables en toutes saisons et reliant tous les départements au chef-lieu de la région, la densification de l’offre en structures de soins de santé, d’éducation, de sports et de loisirs. Bref, l’allègement de la pénibilité de la vie quotidienne des populations partout où elles se trouvent.
L’avantage ici c’est que désormais, ce sont les filles et fils du terroir, maires et présidents de Conseils régionaux, qui construisent leurs villages, leurs villes, leurs départements, leurs régions. Et chacun sera comptable des résultats au terme de son mandat. Bref, nous allons actionner plusieurs leviers pour la satisfaction de nombreuses attentes de nos populations et c’est un travail d’équipe avec tous les élus de la région et même au-delà.


Au cours de cette session, vous avez également été élu au poste de Secrétaire. Quelle sera votre touche personnelle dans l’exercice de ces hautes fonctions ?
C’est une marque de double confiance de la hiérarchie de mon parti sans qui je ne serais ni sénateur encore moins secrétaire dans le bureau du Sénat. Je mesure le poids des responsabilités qui sont désormais placées en moi et je prends l’engagement de donner satisfaction à ceux qui m’ont fait confiance. Je pense à Son Excellence Paul Biya, chef de l’Etat et Président national du Rdpc pour la double investiture, aux électrices et électeurs qui nous ont voté et aux populations pour qui nous allons œuvrer au bien-être quotidien.
Je suis un membre du bureau qui a un chef, à savoir le président du Sénat. Nous travaillons dans une institution organisée, j’allais dire bien organisée. Vous comprenez que c’est sous la direction du président que nous allons œuvrer à la bonne marche du Sénat dans notre pays et conformément aux missions définies dans le règlement intérieur.


Qu’est-ce qui a milité en faveur du choix de votre personne à ce poste ?
En tant que militant du Rdpc, le choix porté sur ma modeste personne dépend de la seule volonté du Président national de cette organisation politique, Son Excellence Paul Biya. Je n’en dirai pas plus.


Quels sont les principaux problèmes recensés au sein des Collectivités territoriales décentralisées dans votre région, et comment comptez-vous contribuer à y remédier ?
Les problèmes de l’Adamaoua sont nombreux et connus. Le réseau routier est impraticable entre les chefs-lieux des départements et le chef-lieu de la région, en dehors du département du Mbéré qui est relié à la ville de Ngaoundéré par une route bitumée.
Dans le domaine énergétique, l’offre est très insuffisante et le peu qui existe est fonction des aléas de la nature avec des coupures intempestives dues aux poteaux en bois utilisées pour son transport.
Dans le secteur de la jeunesse, l’absence de grandes entreprises capables de recruter reste une préoccupation quotidienne. Nos jeunes pourtant nantis de diplômes universitaires et des grandes écoles de formation manquent d’emplois. Il faut des centres de formations aux petits métiers et des lycées techniques agricoles dans chaque commune pour résorber la main d’œuvre disponible en quantité.
Dans le secteur de la santé, la répartition spatiale des structures hospitalières et l’équipement de celles qui existent doivent être améliorés pour rapprocher les populations des lieux de soins lorsqu’elles sont malades. Il en est de même dans le secteur éducatif, où de grands villages et quartiers attendent la création des établissements scolaires adaptés aux activités génératrices de revenus si tant est que la finalité des enseignements est l’auto emploi et l’insertion des jeunes dans la société.
Notre région est en friche en matière de développement dans plusieurs secteurs et la décentralisation est une opportunité offerte aux filles et fils de l’Adamaoua, pour booster la construction de leur localité selon l’ordre de priorité qu’ils auront choisi à travers les différents plans de développement.

Serge Williams FOTSO

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