L’atelier tenu du 16 au 18 septembre dernier à Yaoundé, a abouti à des recommandations, dont l’institution d’un exercice de simulation annuel à l’échelle nationale.
En janvier 2006, un déversement accidentel d’hydrocarbures s’est produit au terminal maritime du Pipeline Tchad-Cameroun, à 11km au large de Kribi. Pour faire face à cet accident, Cotco avait en son temps, mis à exécution son Plan spécifique de lutte contre les déversements accidentels d’hydrocarbures. Cette intervention avait alors permis de contenir la fuite et de neutraliser le pétrole brut déversé, dont les résidus s’étaient dispersés en haute mer.
Suite à cette triste expérience et des leçons tirées, sous la responsabilité du Comité de Pilotage et de Suivi des Pipelines (Cpsp) et de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), le Cameroun s’est doté d’un Plan national de lutte contre les déversements accidentels d’hydrocarbures (Pnldah) accompagné de son Manuel d’exécution, qui ont été adoptés par décret n° 2009/338 du 29 octobre 2009, du président de la République. Ceci dans le but entre autres, d’identifier et de recenser les écosystèmes du domaine national ; spécifier les risques de pollution par type d’hydrocarbures ; valider les options d’atténuation et de remédiation ; d’être préparée à faire face efficacement aux cas de déversements accidentels d’hydrocarbures ; et mettre en place, l’organisation, la coordination et la méthodologie de déploiement des moyens d’intervention, de manière à réduire, voire annuler les impacts des déversements d’hydrocarbures.
Depuis l’adoption de ce Plan (qui devrait être revu tous les cinq ans Ndlr), beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Ce plan est devenu obsolète, et il devenait de plus en plus urgent de le remettre au goût du jour. Notamment pour prendre en compte les changements survenus sur les environnements physiques (nouvelles sources de pollution terrestre, côtière et marine) et institutionnels d’une part et de l’évolution technique qui impacte la nature des polluants et les méthodes de lutte contre la pollution, d’autre part. Et ce faisant, renforcer la capacité du pays -à se préparer et- à répondre aux déversements d’hydrocarbures.
De ce qui précède, le séminaire ouvert et clôturé par Igor Emmanuel Soya Bissaya, représentant du président du Cpsp et administrateur-directeur général de la Snh, Adolphe Moudiki, avait alors pour but de s’intéresser à un volet très important de cette lutte, à savoir la prévention, jusqu’ici non pris en compte par le Pnldah. Puisque « C’est bien beau de lutter contre les déversements accidentels, mais c’est plus important de les éviter », a remarqué un participant. Il a donc été question de dresser un inventaire des normes et exigences en matière de lutte contre les déversements accidentels d’hydrocarbures ; élaborer une fiche de contrôle et d’évaluation du respect et de l’application par les opérateurs, des règles de sécurité découlant des normes et exigences susmentionnées ; et assurer l’animation par tous les acteurs du Pnldah, de la plateforme de lutte contre les déversements d’hydrocarbures.
Une fois ces sinistres prévenus et en cas d’absence totale de ces derniers, les séminaristes ont convenu de la nécessité de faire des exercices (simulations) afin de garder la main, et assurer la veille permanente. Cette stratégie d’intervention a notamment porté sur : comment intervenir en cas de sinistre, quel type d’exercice effectuer, à quelle fréquence, qui en supporte les coûts, etc.
La myriade de recommandations formulées permettra à terme, l’amélioration des capacités de lutte contre les déversements (accidentels ou volontaires) d’hydrocarbures en mer, sur les côtes et sur terre. Mieux, elles faciliteront à coup sûr, la mise à jour du Pnldah, le document qui encadre cette lutte, pour des résultats plus probants.
Serge Williams FOTSO