Malgré des micro succès parmi les initiatives entrepreneuriales locales, le marché des biens manufacturés reste largement dominé par des multinationales étrangères. Léon Marie Evina,
Dans la plupart des salons nationaux ou internationaux, le dynamisme entrepreneurial du Cameroun s’apprécie à partir de la diversité et du très grand nombre des produits « Made in Cameroon ». Un essor qui bénéficie de l’accompagnement du gouvernement qui investit chaque année des milliards de francs dans le financement des Petites et moyennes entreprises (Pme), pour booster la production locale de biens conformément à la politique économique de l’import-substitution. Et pourtant malgré ce dynamisme observable dans les salons et autres espaces d’exposition les marques camerounaises restent rares. Pire encore, lorsqu’on les retrouve au marché, ces produits sont souvent hors de la portée financière du Camerounais moyen.
Les domaines de l’agro alimentaire et de la biochimie illustrent le mieux ce paradoxe. En effet malgré l’existence des dizaines voire, centaine de marques locales officiellement reconnues dans la fabrication des jus naturels, du chocolat, des biscuits, des savons, laits de toilette et autres produits de beauté…, le marché reste dominé par grandes entreprises industrielles, dont les produits sont disponibles partout et à moindre coût … Au contraire, les produits « Made in Cameroon » s’avèrent de plus en plus luxueux, destinés à une élite et très rares. Le même phénomène s’observe dans le secteur agricole ou le riz produit localement, et réputé de très bonne qualité n’est presque pas toujours présent dans les marchés malgré son prix déjà très élevé par rapport aux riz importés.
Cette situation pousse à la réflexion sur l’impact de la multiplication des initiatives de production artisanale des biens face à des multinationales qui produisent de façon industrielle.