Le secrétaire général du Comité central du Rdpc entreprend en début de semaine prochaine une mini-tournée dans quatre des dix régions du Cameroun en vue de l’installation des responsables récemment nommés au sein des délégations permanentes régionales et départementales du Parti. Sont concernées l’Adamaoua, le Centre, l’Est et l’Ouest ; soit un taux de renouvellement des responsables récemment nommés de quarante pour cent. Au niveau départemental, seize unités politiques sur cinquante-huit sont touchées par les décisions du Président national, soit un pourcentage de 27,5% environ. C’est dire que le mouvement est de faible amplitude numérique et statistique mais sur le plan politique, il prend une ampleur et une amplification considérables compte tenu du contexte.
Les observateurs et les analystes ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, eux qui, depuis plusieurs semaines, passent au scanner ces décisions, bien aidés qu’ils sont par des polémiques, des controverses et des états d’âmes dont le parti se serait volontiers passé. Le secrétaire général du Comité central mettra sans doute à profit cette descente sur le terrain qui a toutes les allures d’un galop d’essai pour recadrer, mobiliser, encourager les militants avant la fête du 20 mai et les prochaines échéances électorales.
En attendant ces précisions et la leçon magistrale de la voix la plus autorisée du parti au quotidien, il n’est peut-être pas superflu de faire quelques rappels à l’intention des « nouveaux » promus à ces différents postes dont l’importance n’échappe à personne.
1. Les décisions du Président national rendues publiques le 26 mars dernier ont nommé de nouveaux responsables à la tête des délégations permanentes régionales et départementales mais le RESTE EST SANS CHANGEMENT. Ce qui signifie que TOUS les anciens membres demeurent en poste. Il ne s’agit donc pas d’un chamboulement de fond en comble mais d’un ajustement à la tête de ces structures. Gare à l’ivresse du pouvoir et à la tentation de vouloir écarter, d’une manière ou d’une autre, ceux qui étaient là avant et n’ont pas démérité.
2. Le fonctionnement des instances du Rdpc repose sur la collégialité. C’est ce qui est demandé aux responsables des organes de base. À titre d’illustration, le titre et la dénomination exacts des fonctions exercées par un président, tous organes confondus, sont « Président du bureau de comité de base, de sous-section, ou de section ». Ceci pour lui rappeler que la gestion de l’unité qu’il préside est une affaire collective et non individuelle. Il devrait en être de même au sein des délégations permanentes régionales et départementales. À tous les échelons et en toutes circonstances, le maître-mot doit être la concertation.
3. Les délégations permanentes départementales et régionales ont essentiellement un rôle de coordination et de suivi à l’occasion de certaines échéances électorales ou activités de la vie du Parti. En aucun cas, elles ne doivent se substituer aux responsables des organes de base, véritables chefs politiques locaux en charge de l’animation, de la mobilisation et de l’encadrement au quotidien des militants sur le terrain. Et même si le Comité central délègue son pouvoir d’investiture aux structures départementales et régionales pour certaines élections, elles doivent se limiter aux arbitrages de conformité et de strict respect des dispositions statutaires sans chercher à influencer le choix souverain de la base.
4. En tout état de cause, le Président national a fait son choix de manière discrétionnaire en désignant certains militants sur la base de critères qui sont les siens et sans nul doute dans l’intérêt supérieur du Parti. Les militants doivent respecter ce choix et apporter leur soutien et leurs contributions multiformes aux promus. À ces derniers de se souvenir que le Rdpc est un parti de rassemblement au sein duquel les individualités, quels que soient leurs talents et leurs compétences, sont d’abord au service du collectif. Le seul vainqueur au soir de chaque scrutin doit être le parti et ses candidats. Et pour y parvenir, chaque voix compte. Le temps de la soustraction et de la division viendra fatalement APRÈS les élections, au moment du partage du gâteau. AVANT les élections, l’heure est d’abord au rassemblement, à la conjugaison des efforts, à l’addition des énergies et à la multiplication de tous les talents.