Les gros singes abondent dans cet espace forestier, classé réserve de conservation transfrontalière Minkébé-Mengamé entre le Cameroun et le Gabon.
Le sanctuaire couvre une superficie de 130.000 hectares de part et d’autre de la frontière entre le Cameroun et le Gabon. Elle protège un des habitats naturels parmi les plus riches d’Afrique, et quelques 16 espèces de primates dont le gorille des plaines occidentales. Le sanctuaire subit parfois des assauts des braconniers et la déforestation, habitat naturel de ces gros singes. Des actions sont menées régulièrement par les services des brigades de contrôle du ministère des Forêts et de la faune (Minfof) qui mettent en mal les exactions de braconniers.
Minkébé-Mengame est un site clé pour la conservation de l’écosystème forestier tropical. Elle présente aussi un haut degré de vigueur et d’intégrité, une partie estimée à environ 14.000km² ne subit tout de même aucune influence humaine. Ce qui en fait selon Séverine Adja Minkaranko, déléguée régionale du Minfof pour le Sud, sans doute la forêt la moins perturbée par les activités humaines dans cette zone du globe. Mais c’est dans cette forêt paisible, habitat de gros singes notamment un grand nombre de gorilles, que se glissent de temps à autres des braconniers qui mettent en mal et menacent d’extinction l’espèce. L’existence des gorilles dans cette forêt fait de la zone un très grand point d’attraction d’écotourisme. Les dernières estimations font état d’une population d’environ 111.000 individus répartis sur sept pays en Afrique centrale et orientale.
Ces derniers moments, des poursuites judiciaires sont pendantes dans les tribunaux depuis le 12 août 2021, qui engagent le ministère des Forêts contre des acteurs engagés du braconnage des gorilles dans cette aire protégée où le plan d’aménagement, pour le tourisme reste en cours. Pour le délégué régional, la lutte anti braconnage engrange des points positifs dans le sanctuaire, et la zone vit un calme ces jours.
OBEN Dechaux
