Face aux performances économiques peu reluisantes des pays de sous-région, le chef de l’Etat camerounais a pris ses responsabilités, avec son homologue centrafricain de convoquer et d’abriter les travaux de ce sommet. Une initiative qui s’avère salutaire.
Convoqué sous l’égide du président Paul Biya, ce sommet extraordinaire de la Cemac a été l’occasion pour les chefs d’Etat et leurs représentants d’aborder les principaux défis économiques auxquels fait face la sous-région. Au menu des échanges tenus dans un environnement économique marqué par une inflation persistante et même galopante dans certains pays membres, ainsi qu’un endettement croissant. Malgré un taux de croissance annoncé de 3,7 % en 2024, les signaux d’alerte sont nombreux. Les pays de la Cemac doivent faire face à des déficits budgétaires importants et à des finances sous pression. D’où l’impérieuse nécessité de convoquer ces assises pour trouver des voies et moyens de stabiliser les finances publiques des pays membres.
En tant qu’hôte du sommet, le Président Paul Biya comme à l’accoutumée, a joué un rôle central dans les discussions et les échanges. Ce qui a permis aux participants de parvenir rapidement au consensus sur des volets cruciaux et sensibles. D’où son interpellation dans son discours d’ouverture, de parvenir à des actes concrets, pour faire face aux défis économiques actuels et pour garantir une relance économique durable bénéfique à tous.
Au total, trois points majeurs ont été abordés par les présidents Paul Biya, Michel Archange Touadera, Obiang Nguema Mbasogo, Brice Clotaire Olingui Nguema et les représentants des chefs d’Etat du Congo et du Tchad. D’abord la stabilisation des finances publiques pour laquelle les dirigeants ont souligné la nécessité de mieux contrôler les budgets nationaux pour éviter le surendettement, ensuite, la nécessité d’accélérer l’intégration sous-régionale et enfin, la mise en œuvre des réformes essentielles devant aboutir à une meilleure résilience des économies de la Cemac et la stabilisation des finances de ses membres.
Il s’agit concrètement de l’accélération des projets intégrateurs et stratégiques à l’instar de l’interconnexion électrique et ferroviaire entre le Cameroun et le Tchad, appelés à dynamiser davantage le commerce régional. Il est également question de la promotion d’une économie diversifiée dans chaque pays membre pour une réduction de la dépendance des pays membres au secteur pétrolier. En dépit d’une conjoncture difficile, le sommet extraordinaire a ouvert la voie à de bonnes perspectives pour la Cemac ; s’engageant à renforcer la coopération régionale et à mettre en œuvre des initiatives qui visent à améliorer les conditions de vie des populations de cette sous-région riche en ressources. Une fois de plus, le Président Paul Biya a eu raison de prendre ses responsabilités en convoquant ce sommet extraordinaire.
Claude Mpogué