Homélies au vitriol dignes des versets sataniques de certains évêques, déclarations fracassantes de quelques membres du clergé, provocations de plusieurs activistes de la société civile, actions multiformes en justice ; le pouvoir en place subit depuis des semaines un véritable tir groupé dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. C’est dans cette logique qu’il faut comprendre la saisine du Conseil constitutionnel par le Mouvement de la Renaissance du Cameroun au sujet du respect de l’article 80 du code électoral par Elecam. Le Mrc estime en effet que le fait pour Elecam de ne pas publier la liste électorale nationale vise à favoriser le Rdpc. Énième procès d’intention qu’il appartenait au juge constitutionnel de battre en brèche. Mais la musique est connue d’avance et le disque rayé : quel que soit le verdict -le Conseil s’est déclaré incompétent – le Mrc fera feu de tout bois dans les réseaux sociaux et les médias classiques pour fustiger « l’inféodation » du Conseil constitutionnel au Rdpc. Car en réalité, toute cette agitation n’a qu’un seul but : remuer et préparer les esprits pour des remous avant, pendant et après les élections.
C’est de bonne guerre, diront certains. À défaut de préparer le scrutin sur le terrain auprès des électeurs, certains acteurs préfèrent consacrer leur énergie aux procédures judiciaires et au contentieux pré ou post électoral. A chacun sa stratégie ! Comme on peut le constater, le scrutin présidentiel de 2025 charrie des enjeux fantasmés et attise des ambitions à la limite irrationnelles qui, mal canalisés, peuvent mettre à mal la paix sociale. Plus que jamais, le candidat du Rdpc sera la cible privilégiée de tous les chasseurs de scalps qui pullulent urbi et orbi.
Comment échapper à un tel tir groupé composé à la fois d’ambitieux en tout genre et de factieux impatients ? Il y a bel et bien péril en la demeure camerounaise et le Rdpc, garant de la bonne marche du pays, doit s’assurer que son triomphe électoral prochain ne sera entaché d’aucune éclaboussure ni irrégularité. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire…Les théoriciens et les entrepreneurs du chaos n’ont qu’à bien se tenir. Ils sont prêts à tout pour gagner la bataille électorale par K.O ou sur tapis vert. Le Rdpc, pour sa part, doit se concentrer sur les fondamentaux et administrer à ses détracteurs une démonstration magistrale de sa parfaite maitrise du terrain et des urnes. Plus qu’un simple scrutin, l’élection d’octobre prochain prend de plus en plus des allures d’un referendum. La victoire ne saurait être du côté de ceux et celles qui mettent en péril l’existence même du Cameroun par des discours et des actes incendiaires. Mais pour autant, le sort du Cameroun ne se jouera pas au bonneteau, à la roulette russe ou au poker. Il se décidera au fond des urnes, avec le peuple souverain à la manœuvre. Les dés sont jetés…