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L'Editorial

Congrès : : (im)patience et suspense !

Suite et probablement pas fin du feuilleton politique préféré des  analystes et observateurs de la scène camerounaise.

Le scénario est désormais classique : chaque congrès du RDPC est précédé de polémiques et de rumeurs savamment entretenues par des personnes en mal de sensationnel et en quête d’objectifs plus ou moins (in)avoués.

Le week-end dernier, ces manœuvres sordides et souterraines ont atteint leur paroxyme avec la circulation insistante de pseudo-informations sur la ou les date(s) du prochain Congrès du RDPC. Si cette agitation et cette fébrilité peuvent être le signe d’un intérêt, réel ou feint, pour le Parti, elles n’en témoignent pas moins d’une réelle méconnaissance voire d’une ignorance totale des textes et des traditions du Parti. Rappelons à ceux qui auraient tendance à l’ignorer ou à l’oublier que le RDPC a déjà tenu six Congrès en vingt-six ans d’existence (1985, 1990, 1995, 1996, 2001, 2006) ; soit un Congrès tous les quatre ans. Peu de partis politiques au Cameroun peuvent présenter un bilan pareil. Qu’à cela ne tienne, avec son statut de Parti au pouvoir, le RDPC n’est plus un parti comme
les autres. Il a des responsabilités et des contraintes particulières et le devoir de montrer le bon exemple comme le rappelle régulièrement le Président Paul Biya. Mais est-ce une raison pour que certains distillent des rumeurs complaisantes et se livrent à des supputations et des spéculations
malveillantes sur le déroulement de son Congrès ? Pour paraphraser le
Président national, le Congrès, dont la tenue est certaine, n’est même plus lointain. Un peu de patience donc ! S’ils avaient pris la peine de se pencher sur le passé et les traditions du Parti, au lieu de scruter l’avenir et de lire dans des boules de cristal avec des résultats hypothétiques, ces spéculateurs et pronostiqueurs d’un autre genre se tromperaient peut-être un peu moins. Qu’apprend-on en effet à la improbables et lumière des traditions et des textes du parti ?

Que les statuts et le règlement intérieur, encore appelés Textes de Base du RDPC, ne sont pas du tout catégoriques et contraignants sur les délais de convocation, à un jour près, d’un Congrès, ordinaire ou extraordinaire. Cette souplesse et cette flexibilité ont permis par le passé au Parti d’éviter des polémiques et des controverses inutiles sur les dates de ses Congrès. Jugez-en. Elu tout premier président national du RDPC en mars 1985 à Bamenda, Paul Biya sera réélu en juin 1990, trois mois après l’expiration de son mandat !
d’un Congrès à un autre, et sauf cas de force majeure, la procédure de convocation qui s’érige peu à peu en tradition, a toujours été la suivante : réunion du Bureau politique suivie d’un communiqué du Secrétaire général rédigé en application de la décision du Président national convoquant le Congrès. Ainsi l’annonce de la tenue du premier Congrès extraordinaire du 7 octobre 1995 avait été officialisée à travers un communiqué de presse du Secrétaire général du Comité central publié le 26 septembre à l’issue d’une réunion du Bureau politique tenue le même jour. Délai entre la convocation et la tenue : une dizaine de jours. Il convient de rappeler ici que le 1er Congrès extraordinaire du 7 octobre 1995
avait permis le renouvellement du mandat de cinq ans du président national
inauguré en juin 1990. Si les textes du Parti étaient aussi contraignants que veulent le faire croire les observateurs extérieurs, plus royalistes que le roi, c’est-à-dire le militant, le prochain Congrès aurait donc dû se tenir en octobre 2000. il se tiendra finalement le 7 juillet 2001, soit dix mois environ plus tard. Et pourtant le parti n’avait pas cessé de fonctionner ! Au contraire. Le 8 juin 2001, le Bureau politique réuni à Yaoundé, est informé par le Président national de sa « décision de convoquer le Congrès du Parti en session extraordinaire ». L’acte réglementaire y relatif sera signé le 2 juillet et rendu public le même jour par un communiqué de presse du Secrétaire Général du Comité central. Délai entre l’annonce du Congrès et sa tenue effective : un mois.

En 2006, pour le IIIe Congrès extraordinaire, après consultation des membres du Bureau politique, la décision du Président national est signée le 6 juillet suivie le même jour du communiqué du Secrétaire général. Délai : 15 jours.
Moralité : il n’y a pas de règle établie en matière de délais de convocation d’un Congrès. Ils varient d’une année à une autre. Qu’en sera-t-il en 2011 ? Qui vivra verra.
Le rappel de ces dates s’adresse à tous ceux qui, de bonne ou de mauvaise foi, à l’intérieur ou à l’extérieur du Parti, croient pouvoir ou devoir exercer des pressions amicales sur les instances dirigeantes pour leur imposer la date de la convocation et de la tenue du Congrès. Le RDPC n’y cédera pas puisque ses traditions et ses textes, faits de souplesse et de flexibilité, ne l’y obligent pas. Que les exégètes, authentiques ou autoproclamés des textes de base, nous citent une seule disposition statutaire ou réglementaire relative à la fin du mandat du Président national et rendant obligatoire son renouvellement dans tels délais avant ou après son expiration. Une telle disposition n’existe pas pour la simple raison que le Parti en tant qu’association n’a pas voulu s’enfermer dans un carcan juridique. Toutefois, cette souplesse ne saurait entraîner ou signifier une violation systématique et permanente des textes. Elle est plutôt synonyme d’adaptation aux circonstances et au contexte. Elle tient également compte du souci de cohérence avec les nécessités liées au bon fonctionnement du Parti. Le RDPC reste plus que jamais fidèle à cette logique en cette année 2011.
Les invectives, les procès d’intention, les pressions et les tentatives de l’influencer n’y changeront rien ; le RDPC n’en a cure.
 Les rappels chronologiques ci-dessus montrent à suffisance que la date du Congrès n’est pas fixée à un jour près de l’expiration du mandat du président national.
N’en déplaise aux uns et aux autres, la caravane du RDPC passe et poursuit son
chemin, sereinement et tranquillement, vers son Congrès. Pour la date, dont la
fixation et le choix restent de la compétence exclusive du Parti, le suspense
et la surprise restent garantis et tant pis pour les impatients et les
cardiaques !

Christophe MIEN ZOK

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