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Assemblée nationale : Les enjeux d’une session peu ordinaire

La troisième session ordinaire de l’Assemblée nationale, consacrée en priorité à l’examen et à l’adoption de la loi des Finances pour l’exercice 2012 s’ouvre ce matin. Avec des attentes fortes des députés.

Les députés à l’Assemblée nationale se retrouvent cet après-midi au palais de verre de Ngoa-Ekelle à Yaoundé. Ce sera à l’occasion de la séance plénière d’ouverture de la troisième et dernière session ordinaire consacrée pour l’essentiel, à l’examen et à l’adoption du projet de loi des Finances pour l’exercice 2012.Il est certain que dans son speech d’ouverture, le président de la Chambre, Cavaye Yéguie Djibril reviendra sur l’intense activité des parlementaires au cours de l’intersession. Il va sans dire qu’en dehors de la coopération interparlementaire, l’une des principales activités qui aura préoccupé les députés pendant l’intersession reste leur participation active à la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 9  octobre 2011. Une élection libre, dont l’organisation a été jugée transparente par nombre d’observateurs. Le président de l’Assemblée nationale devrait logiquement dire sa satisfaction pour cette avancée démocratique, de même qu’il pourrait saisir cette occasion pour féliciter au nom de ses collègues députés, le président élu et candidat du Rdpc à ce scrutin, Paul Biya, qui prêtera serment devant les représentants du peuple et devant les membres de la Cour suprême précisément ce jeudi, 3 novembre 2011. Une cérémonie que plusieurs députés disent attendre avec une certaine impatience, d’autant qu’elle marque l’entrée en fonction du nouveau président de la République et, au-delà, l’ouverture du nouveau septennat. Et c’est ici que la session ordinaire de l’Assemblée nationale qui s’ouvre ce jour n’a, en réalité, rien d’ordinaire. « Ce n’est pas à toutes les législatures qu’on a cette chance de voir un président prêter serment », relève à juste titre, l’honorable Paul Eric Djomgoué, député Rdpc du Mfoundi. C’est tout dire.En attendant, le palais de l’Assemblée nationale a fait sa plus belle toilette et n’attend plus que de recevoir l’hôte de marque, le président Paul Biya qui devrait, à l’occasion, dérouler les grands axes de son projet de société pour le nouveau septennat.  Un mandat, comme on le sait, placé sous le signe des « grandes réalisations » que le chef de l’Etat entend voir transformées en « grandes réussites », avec le concours de tous les Camerounais. On comprend dès lors, que les attentes des députés au cours de la session qui s’ouvre se situent à deux niveaux. Pour l’honorable Gaston Komba, député Rdpc du Nkam, il ne faut pas perdre de vue que « c’est la dernière session budgétaire de notre législature et donc, ce sera l’opportunité pour nous de mesurer avec le gouvernement, le chemin parcouru ensemble ». Notamment en termes de consommation des crédits de fonctionnement des différentes administrations et, surtout, des crédits d’investissement. Pour cette dernière catégorie, les échos qui parviennent des régions font, pour beaucoup, état de sous-consommation, toutes choses que devrait relever le projet de loi de règlements de l’exercice budgétaire 2010, lui aussi attendu sur la table des députés au cours de cette session, au même titre que la loi des finances. Avec le projet de loi de règlements, les élus du peuple devraient avoir une réelle visibilité sur l’exécution du budget 2010, notamment, sur tout ce qui concerne le respect des différentes allocations budgétaires ainsi que le niveau de consommation des crédits.Budget des grandes réalisationsL’autre attente forte concerne non seulement la nomenclature du prochain budget de l’Etat contenu dans le projet de loi des Finances attendu. Un budget qui, à en croire les députés, doit pouvoir convaincre qu’il est à même de porter, d’aucuns diraient, de financer les grandes réalisations envisagées par le président Paul Biya et dont la concrétisation de certaines est prévue pour commencer en janvier 2012. « Il s’agit, soutient le député Gaston Komba, d’un budget qui se situe au lendemain de l’élection présidentielle qui a donné lieu à un discours programme du président de la République élu, Paul Biya, avec un certain nombre d’orientations et d’engagements économiques et sociaux ». En clair, les députés attendent que ces orientations et ces engagements présidentiels « soient traduits en actes concrets dans le projet de loi des Finances ; que les grandes réalisations soient effectives ». L’honorable Paul Eric Djomgoué n’en pense pas autrement. « Ce budget qui va être étudié par les députés est le premier des grandes réalisations du prochain septennat. D’où un regard particulier  afin que celui-ci n’échappe pas aux attentes des populations à la base ». Mais, s’empresse d’ajouter le député du Nkam, « les grandes réalisations promises par le président de la République et attendues par les populations ne peuvent atteindre leurs objectifs que si elles sont conduites et soutenues par de grandes valeurs éthiques et morales visant l’intérêt national et l’intérêt général des populations ». Le signal sera donné dans les prochains jours, avec la présentation par le Premier ministre, chef du gouvernement, du programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’année 2012.

Simon Meyanga

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