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L'Editorial

L’élan du nouvel an :

Au commencement était le…Verbe. Depuis la nuit des temps, chaque nouvel an commence invariablement de la même manière, avec son flot de belles paroles, son lot de bons mots, son stock de grandes résolutions et son paquet-cadeau de vœux, plus ou moins pieux et sincères. Sans oublier la flopée de promesses.

Depuis la nuit des temps, le nouvel an donne ainsi l’occasion aux êtres humains de se doper à coups de bons mots et de belles paroles pour trouver la force et l’énergie nécessaires pour affronter les douze mois de l’année. Trois cent soixante cinq jours plus tard, personne ne se souvient plus des belles résolutions prononcées à l’aube du nouvel an. Au crépuscule du dernier jour de l’année, tout le monde a oublié l’étau des premiers jours du nouvel an. Et pour cause : les paroles ne suffisent pas ; les résolutions, même les plus belles, n’ont pas assez de force et de puissance pour se transformer en actions et en actes. Il n’y a pas de baguette magique ; pas de recette miracle : sans la volonté d’agir, sans le courage d’oser, aucune œuvre humaine ne peut être réalisée.Fidèle à la tradition républicaine, Paul Biya s’est adressé aux Camerounais le 31 décembre dernier pour leur présenter ses vœux pour 2012. Intervenant quelques semaines après la prestation de serment de Paul Biya à la suite de sa réélection, ce discours était attendu. Il était d’autant plus attendu qu’il se situe à l’aube d’une année charnière, en raison des échéances annoncées : élections législatives et municipales, célébration du cinquantenaire de la Réunification du Cameroun. Un événement pouvant en cacher un autre, l’année 2012 sera également celle de la célébration du … 30ème anniversaire de Paul Biya à la magistrature suprême du Cameroun. 6 novembre 1982 – 6 novembre 2012 : cela fait effectivement trente ans que Paul Biya préside aux destinées du Cameroun. Quel bilan ? Paul Biya lui-même l’a esquissé le 31 décembre dernier. Loin d’être un discours prodomo son adresse à la Nation avait tous les accents d’un réquisitoire. Morceaux choisis : « […] Dans le passé, l’action gouvernementale a souffert d’un déficit d’esprit d’entreprise et […] l’administration a péché par immobilisme. Nous devons venir à bout de cette inertie qui nous a fait tant de mal. Autre ennemi sournois et redoutable, la corruption ». La charge est violente et sans complaisance. Et le président de la République poursuit en dénonçant les « comportements à l’origine de nos déficiences et de nos échecs : recherche du profit personnel, népotisme, trafic d’influence, fraude … ». La liste est loin d’être exhaustive. Faut-il pour autant baisser les bras ? Que non ! Le Président Paul Biya compte sur le nouveau gouvernement formé le 9 décembre 2011, qu’il considère comme un « gouvernement de mission » pour changer la donne. L’élan du nouvel an et du nouveau septennat viendra-t-il de là ? Tous les Camerounais l’espèrent. Au commencement était le verbe. Mais pour que le verbe se fasse chair, le seul élan du premier jour de l’an ne suffit pas. Il faut de la consistance, de la persévérance tout au long des 365 jours de l’année. Et le président de la République devra « veiller personnellement » à ce que cet engagement soit tenu.

Christophe MIEN ZOK

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