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La Politique

Une avancée certaine :

C’est avec un sentiment de travail bien accompli que les députés du RDPC se sont séparés le 13 avril dernier, à l’issue de l’adoption du nouveau code électoral unique soumis par le gouvernement de la République. 

Après une semaine de débats riches, vifs, sincères et démocratiques en interne, la majorité parlementaire a su défendre, soutenir et favoriser cette adoption qui marque incontestablement une avancée significative dans l’expression du suffrage universel au Cameroun. Le code électoral adopté par la représentation nationale regroupe en un seul corpus, toutes les dispositions législatives et réglementaires organisant les élections dans notre pays. Il est dit unique parce qu’en un seul document, il rassemble l’ensemble des règles pour l’élection du président de la République, les députés à l’Assemblée nationale, les sénateurs, les conseillers régionaux et municipaux. Il définit en outre les rôles et prérogatives de toutes les institutions chargées de l’organisation des scrutins (administration et Elecam, notamment)
C’est dire l’importance et la signification hautement historiques des travaux de cette session extraordinaire. Les acteurs (députés, administration, partis politiques et société civile) étaient conscients de la portée de ces textes qui influenceront de manière positive la paix et la démocratie et, donc, l’avenir de la nation. C’est une responsabilité historique et unique que les députés ont tenu à assumer, conscients que leurs préoccupations sont avant tout celles de toutes les couches sociales de la nation entière.
Beaucoup de confères n’ont retenu de cette séance que le tumulte, la cohue et le brouhaha occasionnés par les parlementaires de l’opposition. Ceux-ci, comme il est désormais le cas lorsqu’il s’git d’un sujet d’importance qui engage l’avenir de la nation, ont déserté l’hémicycle, jetant au vent le texte soumis à leur appréciation. Si ce geste est caractéristique de cas d’indiscipline auxquels nous sommes désormais habitués, il traduit néanmoins la vitalité du jeu démocratique dans un parlement multipartiste. Ce qui s’est passé le 13 avril à l’Assemblée nationale n’est que l’expression de la démocratie telle que voulue par le Président Paul Biya. Etre d’accord ou pas et pouvoir l’exprimer librement est le droit élémentaire pour lequel des générations entières avaient sacrifié leurs vies et qui aujourd’hui est une réalité vivante. Au Cameroun, n’en déplaise à tous les détracteurs, le droit à la libre expression avance. Mieux, il s’enracine solidement et surement.
Dans toute démocratie, le Parlement est avant tout un instrument de débats théoriques et de plaidoiries pour la défense des intérêts du peuple. C’est un droit à la dissidence pour l’opposition si seulement il s’inscrit dans les civilités et les formes de tolérance, de démocratie et de respect mutuel. Le choc des idées politiques n’est pas négatif lorsqu’il participe à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique gouvernementale.
Lorsqu’elle est organisée, structurée et cohérente, l’opposition parlementaire évite que les institutions politiques se réduisent à la simple administration. En ce moment, cette opposition là devient un pilier indispensable au bon fonctionnement des régimes politiques modernes. A contrario, lorsqu’elle fonctionne mal, l’opposition donne l’impression que ce sont ses droits qui sont menacés. Ce qui n’est évidement pas le cas au Cameroun. En s’exprimant parfois bruyamment et de façon désordonnée, elle met plutôt en danger ses acquis démocratiques, en réduisant son rôle à la théâtralisation, au chahut et la contestation permanente et stérile. Le spectacle est en effet très désolent devant les précédents très peu enviables des hommes et des femmes qui désertent l’hémicycle, pour un oui ou pour un non, mettant à l’épreuve les attentes du peuple et la volonté du gouvernement de construire une démocratie exemplaire à laquelle nous aspirons tous. Il est temps d’infléchir cette courbe.
En dépit des clameurs, jérémiades et protestations d’une opposition parlementaire qui reste à construire, l’adoption du nouveau code électoral unique montre que rien ne sera plus comme avant. Il y aura désormais un avant et un après 13 avril où ce code fut adopté par la majorité. Le Parlement se construit autour des préoccupations qui remettent les députés dans leurs attributions ordinaires : être à l’écoute des populations, questionner et suivre l’action du gouvernement.
Benjamin Lipawing

Benjamin LIPAWING

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