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L'Editorial

Paul Biya et la Corruption : Un combat sans répit

L’incompréhensible controverse entretenue dans les médias sur la
dimension politique des interpellations des personnalités soupçonnées de
détournements de deniers publics en étonne plus d’un observateur.

Et pour cause. D’une opération d’assainissement des mœurs publics, unanimement souhaitée et saluée par la grande majorité de Camerounais, et dont les effets bénéfiques sont ressenties aujourd’hui dans la sécurisation des ressources de l’Etat, certaines mauvaises langues ont tôt fait de donner une interprétation biaisée de ces arrestations. La lutte contre la corruption serait devenue au Cameroun une opération d’épuration politique, visant essentiellement à écarter de la course au pouvoir des éventuels concurrents. D’abord latents, insidieux  et sournois, ces arguments sont revenus au gout du jour lors de la récente mise aux arrêts des personnalités ayant exercé de hautes fonctions dans l’appareil d’Etat. Chacun y allant de son commentaire, de sa satire et de ses fantasmes. Loin de la réalité et du contexte qui, eux sont immuables, constants et en cohérence avec la détermination et les engagements de Paul Biya. Pour ceux qui l’auraient oublié, il est utile de rappeler que la lutte contre la corruption  et l’exigence de moralisation de la société ont toujours été au centre du discours et de l’action politiques du chef de l’Etat. Du premier discours de prestation de serment le 06 novembre 1982 à la récente adresse à la jeunesse le 11 février 2012, Paul Biya n’a pas varié dans la dénonciation d’un fléau qui est en grande partie à l’origine de nombreux retards que nous accusons dans le développement du pays. Dès le départ, « la rigueur dans la gestion » et la moralisation des comportements  (1982) furent le fondement conceptuel d’un discours  et d’une pratique qui vont évoluer en s’intensifiant, épousant les circonstances, les épreuves et les exigences du temps. La lutte contre la corruption s’est constamment adaptée aux méthodes et contexte particuliers des différents prédateurs et acteurs.Le 11 novembre 1982, lors  de son allocution au premier conseil des ministres, Paul Biya interpelle ses membres du gouvernement : «  Vous devez non seulement donner l’exemple dans votre comportement et vos activités, mais également combattre ces maux dont la Nation  est à juste titre  préoccupée  et que le gouvernement s’est, avec fermeté et persévérance, engagé à enrayer : le tribalisme, le laxisme, l’affairisme, les fraudes, l’enrichissement effréné et illicite, le détournement des deniers publics, la corruption… ». Le 06 octobre 2011, dans un ton sentencieux et devant un auditoire composite, le candidat à l’élection présidentielle déclare à Douala : « Je renouvelle mon engagement à poursuivre une lutte inexorable et sans merci contre la corruption. La corruption est un crime et doit être traité comme tel ! » Personne, même à l’intérieur de l’appareil, ne prête attention à ces propos.La lutte contre la corruption au Cameroun est un engagement et une volonté politique personnels du chef de l’Etat à éradiquer un mal profond qui gangrène la société entière. Avec méthode et patience, Paul Biya est parti de la pédagogie à la répression en passant par des réformes institutionnelles successives, la création des structures  appropriées chargées d’encadrer, d’éduquer, d’enquêter, de juger et de sanctionner ces actes délictueux et répréhensibles. Le ton ferme et volontairement menaçant interpelle d’abord les consciences à plus de discipline, de vertu et au respect de la chose publique.Au lieu d’encourager et d’inciter le président à plus de détermination dans la traque des mauvais gestionnaires de la fortune publique, une certaine  classe politique, sans doute manipulée et guidée par la seule volonté de nuire, pourfend plutôt une opération qui, à bien des égards, reste orientée vers des objectifs de respect rigoureux du bien public. La sympathie dont bénéficient les gestionnaires indélicats de la fortune de la part d’une certaine opposition et de certains milieux dits de la société civile est déconcertante. En créant de faux martyrs politiques, en victimisant des hommes sur lesquels pèsent de lourds soupçons de corruption et de détournements de deniers publics, en ridiculisant une opération de salubrité publique, les acteurs et entrepreneurs politiques nationaux se décrédibilisent eux-mêmes aux yeux de l’opinion publique qui, elle, approuve cette initiative audacieuse du chef de l’Etat.  La grande majorité de Camerounais qui approuve cette opération d’assainissement des mœurs publiques déplore plutôt le rythme qui, à son avis est lent, car au Cameroun d’aujourd’hui, tout le dispositif de lutte contre la corruption est  mis en place : la volonté et la détermination politique, les réformes institutionnelles et judiciaires, un cadre législatif adapté définissant  clairement des mesures judiciaires à appliquer contre les fautifs, la mise à contribution du privé, de la société civile, des médias et des partenaires au développement. C’est donc un processus qui évolue dans un cadre assaini que les uns et les autres veulent décrédibiliser et saboter.   Heureusement que Paul Biya garde le cap et maintient ses engagements, réaffirmées le 05 octobre 2004 à Monatélé : « Nous sanctionnerons sans pitié la fraude et la corruption qui sont, pour une bonne part, à l’origine de nos difficultés… croyez-moi, les choses vont changer »Depuis lors, les choses ont vraiment changé. Sur le plan institutionnel, des organismes et structures de lutte contre la corruption sont à pied d’œuvre pour traquer cette pieuvre : Chambre des comptes, Commission Nationale anti-corruption (Conac), Agence Nationale d’investigation financière (Anif), complétées par de nouvelles missions assignées au Contrôle supérieur de l’Etat. Le domaine judiciaire s’est également adapté avec l’avènement du Tribunal criminel spécial.La lutte contre la corruption au Cameroun est un combat de tout instant et dont l’unique objectif est bien d’assainir les mœurs pour une nouvelle gouvernance économique et sociale dans notre pays. Rien de plus.
Benjamin Lipawing

Benjamin LIPAWING

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