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La Politique

Candidatures du RDPC : Les députés non-partants

Aucun député ne figure sur la liste des candidats du RDPC à l’élection des sénateurs. C’est une option interne au parti qui n’a pas voulu déstabiliser l’Assemblée nationale avant la fin du mandat en cours.

Non, les députés du RDPC à l’Assemblée nationale qui ont voulu faire acte de candidature pour leur investiture en vue de l’élection des sénateurs ne sont ni des pestiférés, ni  persona non grata dans les rangs du parti. Le RDPC, c’est certain,  n’en a pas après ses élus, encore moins après leurs ambitions ou leurs aspirations politiques légitimes. Les députés du groupe parlementaire RDPC  n’ont ni à se poser des questions, ni du souci à se faire sur la nature de leurs rapports avec leur parti. Ils sont d’ailleurs des témoins privilégiés de la parfaite harmonie et de l’étroite collaboration qui ont toujours  existé entre leur formation politique et eux. Rien, en tout cas, jusqu’à ce jour, ne doit les autoriser à céder au moindre doute à ce sujet. Le RDPC a fait et  continuera encore à faire confiance à ses représentants à l’Assemblée nationale. Cela est une certitude que même l’épisode récent, de l’organisation des investitures des candidats du parti à l’élection des sénateurs du 14 avril 2013 ne peut remettre en cause. Aujourd’hui, cela n’est plus un secret pour personne, le RDPC, pour cette opération et donc, pour le scrutin du 14 avril,  a choisi de tenir à l’écart ses élus à l’Assemblée nationale. Un choix délibéré du parti ; un choix compréhensible aussi qui  n’a donc rien d’une crise de confiance entre le RDPC et ses députés. Si le parti en a décidé ainsi, ce n’est pas parce qu’il avait maille à partir avec ses députés, ou encore parce qu’il y avait quelques têtes à sacrifier à l’hôtel d’une telle mesure qui ne peut être comprise que dans un contexte de discipline du parti. Si donc les instances dirigeantes du RDPC se sont permis cette posture, il n’est pas superflu, alors que des analyses sur le sujet vont dans tous les sens, de donner les raisons profondes de cette situation pour le moins inédite.Alors question : pourquoi la RDPC a-t-il choisi de ne pas permettre à ses députés de solliciter l’investiture pour les sénatoriales ? La réponse, il faut aller la chercher dans l’option prise depuis fort longtemps par le président national et président de la République non seulement de favoriser autant que faire se peut, le renouvellement de la classe politique camerounaise, à commencer par les rangs du RDPC, mais aussi et surtout, de permettre l’émergence de nouvelles figures en réduisant à leur plus simple expression, toutes les situations de cumul qui a pour avantage de multiplier dans une circonscription, le personnel politique. C’est, en réalité, cette logique de non cumul qui a été traduite dans les faits, à travers la loi et qui permet aujourd’hui, la répartition des postes de responsabilité et même des mandats souvent détenus par une seule et même personne, à plusieurs citoyens qui sont tout aussi méritants. C’est ainsi qu’ont définitivement disparu au Cameroun, des situations de cumul du genre député-maire, député-maire-directeur général, ministre-maire, ministre-directeur général…L’autre raison pour laquelle le RDPC a choisi de ne pas autoriser ses députés à solliciter l’investiture est aussi compréhensible que la première. L’Assemblée nationale, aujourd’hui à majorité RDPC est appelée à jouer un rôle capital, résultat de la nécessaire collaboration entre  les institutions, dans l’accompagnement du gouvernement dans sa mission de mise en œuvre de la politique des grandes réalisations du président Paul Biya.  En ouvrant le septennat en cours, le président Paul Biya avait lancé un appel à la mobilisation de tous, pour « faire des grandes réalisations, les grandes réussites ». L’écho de cet appel résonne encore et les Camerounais ne devraient pas l’oublier, quel que soit le prétexte. Bien sûr, 2013 est au Cameroun, une année électorale donc, une année aux enjeux multiples. Sur le plan de la concrétisation des engagements du président Paul Biya, elle apparait également comme une année au cours de laquelle la plupart des grands chantiers ouverts et à venir doivent pouvoir définitivement prendre corps. C’est dans ce sens que le RDPC a choisi de ne pas déstabiliser l’Assemblée nationale avant la fin du mandat en cours. Toute autre explication ne relèverait alors que de la fantasmagorie.Mais, cette consigne qui relève bien de la discipline du parti a-t-elle été fidèlement transmise sur le terrain par les équipes régionales ? La question reste posée, des députés du RDPC ayant présenté des listes ou ayant figuré dans des listes de candidats à l’investiture dans les régions de l’Est, de l’Extrême-Nord, du Littoral, de l’Ouest et du Sud.

Simon Meyanga

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