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L'Editorial

Moi, conseiller municipal* :

Dimanche prochain, 14 avril 2013, le Cameroun a rendez-vous avec l’Histoire. La rencontre aura lieu dans les… urnes d’où sortiront les 70 premiers sénateurs de notre pays, véritables vedettes de l’actualité nationale depuis quelques semaines.

Dimanche prochain, ils partageront la scène avec les conseillers municipaux, membres privilégiés du collège électoral, grands acteurs et rédacteurs de la nouvelle page de l’histoire institutionnelle du Cameroun en marche vers la modernité démocratique. Une page dont Paul Biya est l’incontestable concepteur et créateur. Quel grand jour et quelle revanche pour ces élus locaux, très souvent éclipsés tout au long du mandat par les maires et leurs adjoints ! Dimanche 14 avril 2013, sera jour de gloire pour tous les Conseillers municipaux des communes du Cameroun. En ce jour de grâce ô combien mémorable et historique pour la plupart d’entre eux, ils connaîtront la consécration, le couronnement de leur mandat.  Pour ceux qui, comme moi, sont conseillers municipaux depuis le 21 janvier 1996, date d’un scrutin qui s’est tenu trois jours après la promulgation de la loi constitutionnelle instituant le Sénat, la symbolique est encore plus forte ! Pour utiliser une métaphore footballistique, nous dont le mandat a été prorogé l’année dernière et qui jouons les prolongations, marquerons à travers nos suffrages « le but en or » d’un match entamé en 2007. Pour cette « sortie par la grande porte », Moi, Conseiller municipal, je ne manquerai pour rien au monde le scrutin de dimanche. Le président Paul Biya ne pouvait offrir meilleur « cadeau de départ » à tous ces conseillers municipaux dont le renouvellement du mandat est incertain. Dans ces conditions, Moi conseiller municipal en fin de mandat, je ne bouderai ni le plaisir, ni le privilège, ni l’honneur qui sont les miens d’avoir à élire les tout premiers sénateurs de l’histoire du Cameroun. Je savourerai chaque instant du scrutin. J’immortaliserai d’ailleurs pour la postérité l’instant où je glisserai le bulletin dans l’urne avec une intense jubilation. Moi conseiller municipal, à cet instant-là, j’aurai oublié toutes ces polémiques sur mon déficit de légitimité sous prétexte que mon mandat a été prorogé. Querelle stérile et sans objet comme disait quelqu’un ! Qui s’est soucié de ma légitimité depuis que je signe des actes d’état civil après la prorogation de mon mandat ? Personne ! Ces « documents à vie » sont-ils moins importants que le mandat de cinq ans d’un sénateur ? J’attends la réponse.En attendant, Moi conseiller municipal, je serai encore plus fier de voter dimanche prochain d’autant plus que le Sénat est la chambre des collectivités territoriales décentralisées. Or au cours de ce mandat qui s’achève, de 2007 à 2013, le processus de décentralisation a connu une accélération sans précédent au Cameroun. Inscrite dans la Constitution depuis 1996 en même temps que le Sénat, la décentralisation est désormais une réalité au Cameroun. Les transferts de compétences et de moyens sont effectifs. Voter dimanche prochain, pour Moi conseiller municipal, c’est contribuer indiscutablement à la consolidation de ce processus. Paul Biya étant le promoteur du processus et le Rdpc le « moteur » de son action, Moi conseiller municipal, je plébisciterai les listes des candidats du Rdpc aux Sénatoriales. *Conseiller municipal de la commune d’Angossas depuis 1996.

Christophe MIEN ZOK

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