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L'Editorial

Conscience de … candidat :

L’adage populaire le dit clairement : Qui veut aller loin ménage sa monture. C’est connu de tous et, aujourd’hui plus qu’hier, le contexte s’y prête autant que la nécessité l’exige.

Cette sagesse populaire semble avoir bien inspiré les futurs postulants aux exécutifs des bureaux des organes de base du Rdpc. Bien avant le démarrage effectif de la campagne électorale au sein du Parti, il ne se passe plus de semaine sans que les différents cadres, titulaires aux postes ou simples prétendants, n’organisent des réunions et des séances de travail dans leurs localités. Le motif et les prétextes sont tout trouvés : expliquer, sous fond de campagne personnelle, le contenu de la circulaire du Président National et la note explicative du Secrétaire Général du Comité Central.
Du coup, les Sections s’animent, les cartes d’adhésion et de cotisation sortent mystérieusement de leurs cachettes, les responsables en poste, jadis très éloignés et très occupés, resurgissent, sympathiques et enthousiastes, distribuant sourires et poignées de mains, dialoguant avec tout le monde, multipliant des gestes de gentillesse et de convivialité. Les portes naguère closes des résidences s’ouvrent grandement aux militants les plus ordinaires, les séjours dans les terroirs s’amplifient et se prolongent. Plus que d’habitudes, les visites de proximité sont fréquentes, les budgets de championnats de vacance ont doublé, et les épouses des présidents, sont appelées à être moins acariâtres et moins grincheuses, distribuant sourires et petites gâteries aux visiteurs impromptus et déguenillés, convaincues qu’un mot mal placé ou une simple bourde peut causer de fâcheux dégâts au mari-candidat. Chacun a enfin pris conscience des enjeux et des énormes défis à relever.
C’est que, au fur et à mesure que se rapprochent les échéances, chacun mesure les enjeux et l’importance du scrutin et appréhende mieux la délicatesse et la complexité du processus. La mutation est de taille : parti d’un collège électoral restreint et donc « maitrisable », « taillable sur mesure » et corvéable à merci, les différents candidats réalisent qu’avec le vote militant, il va falloir s’impliquer davantage, user de stratagème nouveau, et remodeler des stratégies et des tactiques adaptées à la circonstance. Bref, il va falloir s’imposer par un argumentaire plus sérieux et convaincre par la pertinence de ses actes et de ses paroles. 
La circulaire du Président National semble avoir surpris plus d’un candidat, tant elle apporte des certitudes là où il subsistait des doutes. Très peu de cadres en effet s’attendaient à l’application rapide de cette résolution essentielle du dernier Congrès concernant la modernisation interne du Parti. Les plus futés ont pourtant vu venir la tendance : opération de placement des cartes, intensification des adhésions et des cotisations, missions explicatives sur le terrain, séminaires multiples, insistants appels au toilettage des sommiers politiques… devraient nécessairement aboutir au renouvellement tant attendu des bureaux des organes de base, avec de nouvelles règles démocratiques pour les élections …
Des critères de sélection très rigoureux, des conditionnalités renforcées pour les candidatures et surtout un mode de scrutin transparent assureront l’avènement des responsables des bureaux de sections nécessairement légitimes et populaires. Mais surtout, cette option qui vise à éloigner les aventuriers des postes stratégiques, entend remettre le parti aux militants, dont les états de services étaient accaparés par des personnes peu recommandables. Le soin apporté par Jean Nkuété à expliquer dans le menu détail le mode d’organisation de cette consultation militante témoigne de tout le sérieux que le parti voudrait voir dans la sélection et l’émergence de nouveaux leaders locaux du Rdpc.
Aujourd’hui, chacun semble avoir intégrer de la nouvelle donne : les militants en règle avec les textes et les obligations du Parti vont librement choisir ceux qui vont diriger à la base leur formation politique. C’est un challenge et une franche victoire, parce qu’ils participeront ainsi, dans le respect de la concurrence, de la compétence et de la responsabilité, à crédibiliser un processus que le Président Biya voudrait exemplaire, non seulement pour le parti, mais pour l’enracinement de la culture démocratique au niveau de la Nation. En toute camaraderie et dans le respect de la dignité de chacun, et sous la conduite des équipes chargées de la conduite des opérations, les militants choisiront parmi les leurs, des cadres méritants, convaincus des idéaux du Parti, et engagés à travailler pour mériter la confiance placée en eux. 

Par Benjamin Lipawing

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