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L'Editorial

Le mauvais jeu :

Qu’est-ce qui est le plus susceptible d’hypothéquer l’atteinte de l’émergence du Cameroun en 2035 voulue et souhaitée par Paul Biya ?

Invariablement, les institutions financières internationales, les organismes de notation et les divers rapports du Gicam indexent l’administration camerounaise qu’ils jugent de tatillonne, procédurière, clientéliste, corrompue, incompétente et très peu motivée. La longue litanie des maux qui minent le service public, traduction de la profondeur du mal, n’émeut plus personne, tellement elle semble se confondre aux habitudes, et que toutes les thérapeutiques expérimentées paraissent inutiles et inappropriées.
Pourtant le président de la République ne rate aucune occasion pour rappeler à ses concitoyens la nécessité d’un service public efficace et dynamique pour l’atteinte des objectifs de développement qu’il s’est fixé. Des structures d’encadrement et de formation ont été créés, des séminaires sont régulièrement organisés, des stages de renforcement des capacités sont financés à l’intention des cadres et agents de l’État dans le seul but de les rendre plus performants. Rien n’y fait. La logique de rente prend régulièrement le pas sur l’intérêt général. D’années et années, la même gangrène, le même mal s’enracine, les mêmes plaintes sont enregistrées et ce sont les usagers et tout le pays qui trinquent. Des projets sont retardés par de longues et absurdes procédures ; certaines études sont bâclées ou mal ficelées du fait de l’insouciance, de la négligence ou simplement du manque d’intérêt de certains responsables ; et au final, ces manquements hypothèquent et compromettent l’avenir de certains programmes et projets à cause des tares managériales des uns, de la mauvaise foi de certains et de l’égoïsme des autres.
Parce que le président Paul Biya sait que pour avoir de grandes réussites économiques il faut nécessairement avoir de grandes capacités managériales, il n’a ménagé  aucun effort pour la modernisation de l’administration publique. Il œuvre inlassablement pour la culture du résultat, la simplification des procédures administratives, le choix des meilleurs profils possibles. La modernisation des administrations publiques vise essentiellement à apporter des réponses adéquates aux besoins pressants de la population et à adapter les structures et les mentalités du pays aux mutations en cours dans le monde. Pour y arriver, les fonctionnaires et  agents publics camerounais devraient intérioriser (s’approprier) les changements exigés, rompre avec l’art de la manducation (manger – « c’est ça que je mange ?») et acquérir le patriotisme économique à travers la valorisation du service public.
Même si par principe l’administration est neutre du politique, personne ne peut nier que partout, c’est le politique qui inspire la dynamique de la croissance et du développement, en désignant à la tête des structures administratives des femmes et des hommes capables de traduire en actes concrets des promesses  et programmes sur la base desquels il a été élu. Jouissant seul de la légitimité nationale, plébiscité par le peuple suivant son projet de société et le programme socio-économique articulés autour de l’émergence du pays en 2035, le chef de l’État a besoin d’une administration en ordre de bataille, pilotée par des ministres, directeurs généraux et directeurs des administrations centrales  convaincus, loyaux, intègres, engagés et dévoués à la cause des grandes ambitions qu’il nourrit pour le Cameroun. Cadres du Rdpc pour l’essentiel, ces militants sont supposés appuyer, accompagner et mettre en œuvre la politique du président national, partout où ils sont appelés à servir. Tels sont le sens et la signification des rappels à l’ordre constant de M. Jean Nkuété dans son rôle de Secrétaire général du Comité central. Car pour que les grandes réalisations se transforment en grandes réussites, il nous faut un service public efficace, rapide et de proximité, capable d’améliorer la productivité et stimuler la croissance.
L’adage populaire est sans équivoque : on ne devrait servir qu’un seul maître à la fois ; tout comme il est judicieux de ne s’assoir que sur une seule chaise en même temps. Chacun, à sa place, devrait jouer sa partition pour une victoire éclatante sur la route de la construction nationale.

Par Benjamin Lipawing

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