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L'Editorial

Les ferments de la paix :

Dans son discours prononcé hier à l’ouverture de la conférence économique internationale de Yaoundé consacrée à l’attractivité du Cameroun en matière d’investissements,

Paul Biya, le chef de l’Etat Camerounais, en homme d’Etat averti, a rappelé aux économistes et analystes, une vérité que l’on a tendance à oublier lorsque l’on parle d’économie : la croissance n’a de sens et d’importance que si elle impacte sur les conditions de vie des populations. Autrement dit : promouvoir l’attractivité et les opportunités, c’est bien ; rechercher des investissements et des financements c’est bien ; relancer la croissance, c’est bien ; mais in fine, tout ce qui précède doit contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations. C’est le must, le nec plus ultra de l’action économique et politique.
D’Abuja à Yaoundé en passant par d’autres tribunes, Paul Biya ne cesse de répéter que l’homme (la personne humaine) est la finalité de l’économie et de la politique. Il y a quelques jours à Abuja à l’occasion du 2ème sommet sur la lutte contre Boko Haram, le chef de l’Etat camerounais a énoncé quelques conditions pour gagner définitivement la guerre contre cette secte obscurantiste. Après la guerre et le choc des armes, il faudra bien gagner la paix à travers des actions et des projets de développement dans le Bassin du Lac Tchad. En effet, lutter contre Boko Haram c’est aussi et surtout lutter pour l’éducation et la connaissance, leviers du développement durable et équitable. C’est l’une des résolutions fortes du sommet d’Abuja : à présent que les armes se taisent progressivement sur le front contre Boko Haram, il faut préparer les leviers et les levains de la paix qui  viendront fermenter le progrès social et le développement humain. Il n’y a peut être pas d’unité de temps et de lieu dans cette nouvelle bataille,  mais le discours et l’action ne varient pas : pour consolider la paix sociale dans les zones d’insécurité et dans toutes les autres régions du Cameroun et partant ailleurs en Afrique, il faut agir sur le bien-être des populations pour l’améliorer. C’est la principale leçon et l’un des objectifs de la conférence économique internationale de Yaoundé, au-delà des grandes théories économiques. L’attractivité de l’économie camerounaise doit permettre d’augmenter les investissements ; ces investissements serviront ensuite à améliorer la compétitivité ; et la compétitivité agira sur la croissance qui à son tour stimulera et influera sur les conditions de vie des populations. Une croissance inclusive, partagée et équitable renforce l’unité et la paix, gage de la stabilité et de la prospérité. Les ferments de la paix ainsi posés comme des jalons aussi bien à Abuja qu’à Yaoundé contribueront sans nul doute à nourrir et à inspirer la célébration de la 44ème édition de la fête nationale de l’unité. La pâte du développement en a besoin pour monter et donner des « beignets » succulents pour tous et pour chacun.

Par Christophe Mien Zok

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