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Les citoyens et l’Etat de droit :

La parole de l’oracle était attendue et il l’a dite. Paul Biya, dans sa posture de Chef de l’Etat et de père de la nation, n’a pas manqué de mots, de formules et d’adjectifs justes pour parler à ses compatriotes, surtout de culture anglophone, sur l’exigence du vivre ensemble et les contraintes y afférentes. Forgé dans la douleur, mais dans un même élan de cœur, de patriotisme et de solidarité, la nation camerounaise d’aujourd’hui est la résultante des luttes, des rêves et de l’engagement de ses pères fondateurs, que rien, ni personne ne saurait remettre en cause, sans risque de sa propre marginalisation ou de son auto-exclusion.

Le discours présidentiel du 31 décembre 2016, fait de fermeté, de clémence et d’appel au dialogue et à la paix, est surtout l’expression de convictions fortes qui ont toujours habité Paul Biya : le Cameroun, fruit d’un si riche passé, exemple unique d’une nation héritière d’une double influence culturelle francophone et anglophone, se doit d’être fier de sa diversité dans un espace unifié. « Le peuple Camerounais, comme un seul homme, s’est engagé à construire une nation unie, inclusive et bilingue. Il s’agit d’une expérience unique en Afrique (…) Nous devons donc rester à l’écoute les uns des autres. Nous devons rester ouverts aux idées mélioratives, à l’exclusion toutefois de celles qui viendraient à toucher à la forme de l’État », a tenu à rappeler le Chef de l’Etat. 
Cet appel à la raison et à la prise de conscience des spéculateurs et intégristes de tous bords est l’indicateur de la sagesse et de la maturité et surtout de la confiance que le Président place en chacun. Tout, dans une République démocratique, se négocie, se débat et trouve forcément de solutions, loin de la violence, de la destruction, de l’invective et de la désobéissance. La colère et le désordre étant toujours mauvais conseillers en pareille circonstance. Ceux qui, tapis dans l’ombre, financent et encouragent le désordre, devraient se rendre à l’évidence des faits. Si la passion l’emporte sur la raison, c’est les graines de la haine qui sont semées. Et si la haine l’emporte sur l’humanisme et la paix, c’est la division et la violence qui s’installent. C’est pourquoi, aucun état moderne ne peut tolérer les dérives extrémistes, la profanation de ses symboles les plus sacrés ou encore la remise en cause de ses structures fondamentales, sous le prétexte de revendications corporatistes, aussi justifiées soient-elles. Les menaces belliqueuses, les appels à la destruction, les violences verbales et physiques ne se conçoivent pas dans un pays encadré par les lois et règlements, où les libertés individuelles et publiques sont garanties par les institutions de la République et où le droit de grèves et des manifestations publiques est inscrit dans la Constitution. D’où ce nécessaire rappel du Président Paul Biya : «  Le Cameroun est un pays démocratique, un État de droit. Les problèmes doivent y être réglés dans le cadre de la loi et  par le dialogue. Nos compatriotes veulent vivre dans la paix et la concorde. Il ne faut pas les troubler ».
La volonté d’apaisement du Président n’est pas en reste. En plus des structures et commissions de conciliations gouvernementales déjà mises en place, il est prévu un cadre concret de gestion et de réflexion sur les problématiques soulevées par des revendications corporatistes, élargies aux questions de développement socio-économiques du pays, plus adaptées au contexte actuel. « Nous sommes disposés, précise Paul Biya, à la suite et dans l’esprit des artisans de la Réunification, à créer une structure nationale dont la mission  sera de de nous proposer  des solutions pour maintenir la paix, consolider l’Unité de notre pays et renforcer  notre volonté et notre pratique quotidienne du Vivre ensemble ». C’est en tout cas d’un dialogue permanent et republicain qu’il s’agit. La pondération, le sens de la mesure, les vertus du dialogue et de la tolérance, sont les choix préférés de Paul Biya. Car rien de sérieux ni de durable ne se bâtit dans la précipitation, l’amateurisme, la haine et la violence. L’avenir de notre pays dépend surtout de la prise de conscience de la chance que nous avons de vivre dans un pays uni et riche de sa diversité. 

Par Benjamin LIPAWING

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