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L'Editorial

Les adeptes du chaos :

Malgré la crise dans les deux Régions anglophones du pays, le Cameroun poursuit sa marche en avant.

Les institutions fonctionnent normalement et les dirigeants, à tous les niveaux,  s’investissent dans la recherche de solutions endogènes, durables et équitables pour sortir de cette mauvaise passe. Même si le Cameroun privilégie  à  juste titre la voie du règlement interne de la crise, il ne reste pas moins attentif à ce qui se passe ailleurs, notamment dans les pays qui vivent des situations identiques. 
En Espagne, le Chef du Mouvement indépendantiste catalan a récemment affirmé qu’il existait une autre voie en dehors de la sécession. Laquelle? On attend de voir et de savoir mais cette déclaration sonne comme un recul ou une reculade à défaut d’être une concession dans son  bras de fer avec Madrid. Dans un autre pays en proie au prurit sécessionniste, l’Irak, les responsables du Kurdistan irakien ont annoncé hier qu’ils respecteraient la décision de la Cour Suprême irakienne interdisant la sécession de la région. 
En Espagne comme en Irak, ces prises de position expriment et illustrent sans nul doute une forme de réalisme et de pragmatisme politiques dès lors que la voie empruntée semble sans issue. En effet,  malgré le lobbying intense et le forcing diplomatique de leurs initiateurs, ces mouvements sont appréhendés avec méfiance voire avec hostilité par une bonne partie de la communauté internationale quand bien même certaines de leurs revendications sont fondées.  
Chez nous, hélas, il n’y a pas plus sourds que ceux qui refusent d’entendre ou plus aveugles que ceux qui refusent de voir. La frange la plus radicale et extrémiste du mouvement sécessionniste dans le Nord-ouest et le Sud-Ouest s’entête et s’enferme dans la violence et la terreur. Depuis la semaine dernière, on assiste à une énième escalade avec des attentats à la bombe et des assassinats contre les éléments des force de l’ordre. Au moins quatre gendarmes ont ainsi été tués dans ces deux régions. Ces actes odieux et ignominieux constituent un aveu de faiblesse et de désespoir. Faute d’arguments idéologiques et politiques, leurs auteurs sont obligés de recourir à ces « solutions finales » dignes du fascisme le plus abject. L’effet escompté se retournera incontestablement contre leurs auteurs. Ils veulent instaurer le chaos? Le peuple souverain les mettra K.O par sa seule volonté et par les moyens prévus par la Constitution et les Lois de la République. 
Dans cette quête de solutions pacifiques et d’apaisement, les députés devraient être des modèles et le Parlement le cadre idéal du dialogue républicain. Le Sénat et l’assemblée nationale du Cameroun ont justement effectué hier leur rentrée pour la troisième et dernière session de l’année législative en cours.  Le SDF a plutôt choisi cette occasion pour se donner une fois de plus en spectacle en boycottant les cérémonies d’ouverture tant au Sénat qu’à l’assemblée nationale. Quelles que soient les raisons avancées, cette politique de la chaise vide est plus proche  de la logique insurrectionnelle que de la logique institutionnelle. En soufflant ainsi le chaud et le froid dans un contexte aussi particulier et délicat, le SDF qui réclame pourtant le dialogue à cor et à cri, exprime ouvertement ses sympathies pour les partisans du chaos. Pour ceux qui pouvaient encore en douter, voilà une preuve supplémentaire de l’opportunisme de certains partis politiques camerounais qui n’hésitent pas à privilégier leurs petits intérêts électoraux au détriment du destin et de l’avenir du Cameroun. Pour les leaders de ces partis la crise anglophone est du pain béni dans leurs ambitions pouvoiristes. 
Heureusement, les électeurs ne sont ni dupes ni amnésiques . Le moment venu, ils sauront se souvenir et faire le choix entre les partisans du chaos et les véritables défenseurs des intérêts suprêmes de la Nation.

Christophe MIEN ZOK

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