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L'Editorial

Récolter ce que l’on a semé :

L’opposition camerounaise ne cessera pas de nous surprendre.

Avant chaque scrutin,  elle crie sur tous les toits pour dénoncer le flou du calendrier électoral. Une fois le corps électoral convoqué dans les délais et que le calendrier devient plus précis, elle multiplie les prétextes et les arguties pour ne pas aller aux élections. Après la convocation la semaine dernière du collège électoral en vue des  sénatoriales du 25 mars prochain, certains partis politiques, minoritaires du reste, ont entonné le refrain du boycott. C’est leur droit. Toutefois les arguments qu’ils avancent sont d’une légèreté et d’une vacuité absolues. La vérité est pourtant toute simple: ces adeptes du boycott n’ont aucune chance de remporter un seul siège à cette élection au regard de leur représentation dans les conseils municipaux dominés par le RDPC. Et cette majorité, le RDPC ne l’a pas volée: en 2013, avant même le scrutin, près de 300 communes sur 360 tombaient dans son escarcelle du seul fait qu’il n’avait pas d’adversaire dans ces circonscriptions. Est-ce la faute du RDPC si la plupart des partis politiques camerounais n’attendent que l’élection présidentielle? Doit-on blâmer le parti au pouvoir si ses adversaires veulent récolter ce qu’ils n’ont pas semé? Faut-il accorder une prime à ceux qui pensent qu’une élection est gagnée d’avance?À chaque scrutin, par respect pour ses électeurs et en raison de son implantation territoriale, le RDPC se fait le devoir de présenter des candidats dans toutes les circonscriptions même celles où il a peu de chances de gagner. Cette attitude généreuse, symbole de sa confiance vis-à-vis de la démocratie camerounaise, lui vaut aujourd’hui cette confortable réserve de conseillers municipaux, socle d’une victoire d’ores et déjà annoncée et indiscutable. Le RDPC ne récolte que ce qu’il a semé.  
 
Autant en face, les adversaires appellent au boycott, autant au sein même du parti, des voix de quelques frondeurs s’élèvent pour remettre en cause le recours aux investitures. Pour ces adeptes du « il suffit de »; « il n’y a qu’à » l’investiture n’est pas le meilleur mode de sélection des candidats du Parti. Avec la contrainte des délais,  le parti pouvait difficilement prendre une autre option. Et puis  ce qui compte à la fin c’est le résultat et l’intérêt supérieur du Parti. C’est la raison pour laquelle lés Textes de base ont prévu cette disposition. 
 
Ces critiques ne doivent pas faire oublier une grande avancée qui s’opère sous nos yeux à la faveur de cette opération: pour la première fois dans l’histoire du RDPC, des structures permanentes régionales vont gérer les investitures des candidats à une importante élection. En effet, d’après les dispositions pertinentes de la circulaire du président national, les délégations permanentes régionales ne doivent pas seulement effectuer des tâches ingrates de réception des dossiers de candidatures. Elles doivent également les soumettre à l’analyse et à l’évaluation. Autant dire qu’elles ont un important avis à donner sur chaque candidat. Et cet avis comptera au moment de l’investiture finale par les instances dirigeantes. De la valeur de ce travail et de l’objectivité de cet avis dépendra la qualité des candidats qui représenteront le RDPC au Sénat. Aucune erreur n’est permise. 

Christophe MIEN ZOK

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