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Sur le chemin d'Etoudi

La force du nombre :

La première semaine de la campagne électorale en vue du scrutin présidentiel du 7 octobre 2018 révèle déjà un certain nombre de tendances fortes :

1 – L’élection présidentielle du 7 octobre suscite un très grand engouement populaire et médiatique. L’affluence aux meetings et l’audience des radios et des chaines de télévision en constituent une parfaite illustration.
2 – L’opinion et les électeurs semblent s’intéresser davantage aux aspects périphériques et à l’accessoire plutôt qu’au cœur et à l’essentiel de la campagne. Ainsi, la mobilisation, les gadgets et la participation aux meetings suscitent-ils plus de débats que les programmes, les projets et les propositions des candidats.
3 – L’on peut observer une certaine propension au mimétisme de la part de quelques candidats, qui copient certes bien mais collent mal ce qu’ils ont copié chez leur adversaires. C’est dire que la greffe ne prend pas toujours et le résultat n’est pas souvent des plus heureux. Certains croient même avoir trouvé la formule la plus originale en matière de marketing. Jusqu’à ce qu’ils découvrent à leurs dépens qu’un adversaire a fait encore plus fort. Exemple : le bus brandé à l’effigie du candidat du PURS, Serge Espoir Matomba. Alors qu’une partie de l’opinion tombait en admiration face à cette trouvaille, Paul Biya est venu la pulvériser avec ses quatre camions publicitaires équipés d’écrans géants diffusant son clip et son spot de campagne ! Résultat : on ne parle plus beaucoup du bus de Matomba !
 
Quelques candidats roulaient déjà des mécaniques après la forte mobilisation réalisée lors de leurs premiers meetings. Comme si une seule hirondelle faisait le printemps ! Comme si la présence de la foule à un meeting augurait d’un raz-de -marée dans les urnes le jour du scrutin ! Le Rdpc a choisi le porte-à-porte pour son candidat. Mais puisque le public veut des meetings, il y aura droit ! Vous allez voir ce que vous allez voir ! 
 
A partir de cette fin de semaine, avec l’entrée en scène du candidat, le Rdpc et les partis alliés ont donc décidé de passer à la vitesse supérieure, en organisant de s maga-meetings partout où besoin est, en alternance naturellement avec le porte-à-porte. 
 
A travers cette stratégie, le Rdpc démontre que son candidat n’a pas seulement la « force de l’expérience », il maitrise aussi « la force du nombre ». D’ailleurs, c’est enfoncer une porte ouverte que de revenir sur cet atout. Dans ces mêmes colonnes en janvier 2018, dans un éditorial intitulé arithmétique électorale, nous écrivions : « Le Rdpc compte aujourd’hui 360 sections sur le territoire national et 17 à l’étranger. Notre petit exercice ne concernera que les sections intérieures. Sachant que chacun des trois organes du Parti (Rdpc, Ofrdpc et Ojrdpc) a sa section, cela fait au total 360X3= 1080 sections. Chaque bureau de section compte en moyenne 15 membres, soit 16200 responsables pour les sections. Ce chiffre est largement supérieur aux 10000 conseillers municipaux que comptent les 360 communes du Cameroun. Passons et continuons notre petit exercice. Si chaque section (Rdpc, OF et OJ)  compte au minimum 10 sous-sections, on aurait un total de 10800. Si chacune de ces sous-sections comprend dix comités de base, on atteint 108000 comités de base. Et on ne vous parle pas des cellules! 
 
Vous y êtes toujours? Parlons maintenant des ressources humaines chargées de l’encadrement et de l’animation au quotidien de ces organes. Si l’on reste dans la moyenne de 15 membres par bureau de sous-section  et de comité de  base pour les trois organes confondus, nous obtenons respectivement 162000 et 2.430.000!!! En d’autres termes, et malgré les marges d’erreurs, le potentiel du vivier électoral du Rdpc constitué seulement des membres des bureaux de ses organes de base dépasse largement deux millions cinq cent mille électeurs. Lorsqu’on y ajoute les militants de base, les sympathisants et les électeurs occasionnels, on atteint des chiffres impressionnants une fois qu’ils sont rapportés au nombre total des inscrits. Telle est la réalité de  l’arithmétique électorale au Cameroun, loin des supputations, des conjectures et des fausses polémiques entretenues ici et là. CQFD! » Cette démonstration reste plus que jamais d’actualité.
 

Christophe MIEN ZOK

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