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L'Editorial

Le Cameroun qui gagne :

L’histoire retiendra que l’élection présidentielle du 7 octobre aura été l’une des plus belles et des plus disputées de notre pays depuis le retour au multipartisme au début des années 1990.

Malgré les critiques et les dérives, le niveau des candidats et des débats était largement au-dessus de la moyenne. Les médias audiovisuels et la presse écrite en ont largement profité puisqu’ils ont réalisé des taux d’audience et de vente sans précédent. Cet engouement médiatique et populaire permet aux observateurs d’affirmer que les Camerounais se sont réconciliés avec la politique après plus de deux décennies d’indifférence. Les prochaines échéances constitueront un excellent indicateur de ce retour en grâce de la politique dans le cœur des Camerounais.
 
En attendant, on n’oubliera pas de si tôt les beaux et les bons moments vécus avant, pendant et après le scrutin. La campagne a été âpre, acharnée mais agréable à suivre. Le meilleur était à venir. Les débats devant le Conseil Constitutionnel, transformés en spectacle télévisé avec ses rebondissements  dignes d’un feuilleton, ont achevé de convaincre les plus sceptiques sur la vitalité  de la démocratie camerounaise et la solidité de ses institutions. En effet, ils ne sont pas nombreux les pays qui étalent et exposent ainsi aux yeux du monde, en « direct live » à la télé et à la radio leur contentieux électoral. Un régime ou un système politique qui a des choses à se reprocher ou à cacher ne prend pas un tel risque. Les candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre ont saisi cette opportunité et n’ont pas résisté à la tentation de transformer les audiences en conférence nationale, cette vieille lune après laquelle des générations d’hommes et de femmes politiques de notre pays courent toujours malgré le «sans objet » asséné par Paul Biya en 1991. 
 
Malgré la violence des propos et la virulence des critiques, le pays n’a pas vacillé. Sous les coups de boutoir de certains candidats et de leurs avocats, bons pédants lors des débats mais mauvais perdants dans les urnes, le Cameroun a tenu bon. Il sort même de cette triple épreuve plus fort qu’avant. Sur le plan politique d’abord, la preuve est faite que la démocratie camerounaise fonctionne même si des améliorations sont nécessaires à plus ou moins brève échéance. Sur le plan juridique ensuite, le Conseil Constitutionnel, juge de la régularité des élections, a dit le droit en veillant au strict respect de la Loi. Sur le plan diplomatique enfin, la « communauté internationale » n’est pas tombée dans le piège de certains opposants qui n’ont eu de cesse de l’appeler au secours pour une ingérence dans les affaires du Cameroun. Les États-Unis, la Grande Bretagne ont d’ores et déjà félicité le peuple camerounais pour sa maturité ainsi que le seul, l’unique et le vrai vainqueur du scrutin, Paul Biya, pour sa victoire. Tant pis pour celui qui persiste et s’entête à vouloir faire croire qu’il a gagné en lieu et place de Paul BIYA. D’ailleurs il se retrouve bien isolé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur dès lors que d’autres candidats refusent d’emprunter la voie de l’illégalité et du refus du verdict des urnes. 
 
 
De leur côté les  populations camerounaises dans leur immense majorité ont également décidé de faire la sourde oreille aux appels à l’insurrection lancés par les mauvais perdants. Nul doute qu’elles ont retenu la morale de cette fable que Charles ASSALE, ancien Premier Ministre du Cameroun oriental, racontait aux participants à la rencontre Tripartite de novembre 1991. La fable, la voici telle que l’auteur de ces lignes l’a retranscrite et publiée dans un article paru dans Cameroon Tribune :« Un singe qui vivait dans la forêt s’aventura un jour jusqu’au bord de l’océan où il se lia d’amitié avec un requin. Quelques temps après, le diable vint rendre visite au requin et lui dit: « tu es habitué à manger de la viande et du sang froids; le sang chaud est meilleur ». Le requin n’eut plus qu’une seule envie: manger de la viande au sang chaud. Il entreprit alors d’attirer son ami le singe  au large afin d’assouvir son appétit. Il invita donc le singe à aller rendre visite au roi des requins dont le palais, disait-il, était au large. Le singe accepta l’invitation malgré sa phobie de l’eau et ses mauvais talents de nageur. Au beau milieu de l’océan, le requin s’arrêta et dit à son ami: « j’ai oublié de te dire que mon roi a voyagé. Et puis mes trois enfants sont malades et le guérisseur m’a dit que seul le cœur d’un singe peut les guérir. Et le singe de rétorquer: « tu as commis deux fautes. Tu m’as d’abord dit que ton roi est absent. Ensuite tu affirmes que seul mon cœur peut servir comme remède pour guérir tes enfants. Mais, vois-tu, j’ai laissé mon cœur dans l’arbre ». Dans sa naïveté, le requin ramena le singe sur la plage afin qu’il récupère son cœur mais une fois proche de la terre ferme, le singe sauta et se réfugia dans l’arbre. Après des heures d’attente, le requin demanda au singe s’il n’avait pas encore retrouvé le cœur. Le singe lui dit alors: cher ami, dans ma vie, on ne me trompe jamais deux fois. » 
 
Moralité: les pédants et les mauvais perdants du scrutin du 7 octobre qui ont revendiqué la victoire avant de se présenter devant le Conseil constitutionnel pour ensuite rejeter le verdict des urnes, devraient savoir qu’à l’instar du singe de cette fable, les Camerounais ne sont pas prêts à se laisser entraîner deux fois dans les sentiers de l’aventure. Ils ont choisi la voie de la sagesse et la force de l’expérience incarnée par Paul Biya. Toute autre démarche est irrecevable et rejetée d’office.

Christophe MIEN ZOK

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