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L'Editorial

Soft power au féminin :

Après la fièvre des jeunes le 11 février, voici venue la grande marche des femmes  le 8 mars.

Chaque année, le Cameroun célèbre à un mois d’intervalle et dans un cloisonnement stupéfiant les deux catégories les plus importantes et dynamiques de la société. Certes les contextes, l’historique et les origines des deux célébrations ne sont pas les mêmes mais la proximité des deux événements dans le calendrier ainsi que la similitude des préoccupations entre les deux couches sociales sont de nature à les rapprocher naturellement. D’ailleurs, si les femmes sont sociologiquement les plus nombreuses alors la majorité d’entre elles est constituée de jeunes. Le raccourci est donc tentant d’écrire que les problèmes des femmes sont aussi les problèmes des jeunes. On pourrait bien parler du principe des vases communicants ou des deux faces d’une même médaille pour les définir ou les décrire. Mènent-ils pour autant le même combat? À quelques nuances et spécificités près, la réponse est affirmative. 
 
 
Dans deux jours des vagues entières de femmes camerounaises, celles des  campagnes et celles des villes, celles des champs et celles des bureaux, vont déferler dans les rues pour rappeler que leur nombre est inversement proportionnel à leurs responsabilités dans la société. Mais à la différence des jeunes qui semblent se contenter de geindre, de se plaindre  et de se morfondre dans la rêverie, la mélancolie ou le  découragement, les femmes vont saisir l’occasion du 8 mars pour effectuer une démonstration de force. 
 
Malgré les dérives et les dérapages de plus en plus marginaux enregistrés le 8 mars, on est bien obligé de les écouter et de prendre en compte leur plaidoyer. Le « soft power » féminin avance ses pions, gagne du terrain et remporte des batailles chaque jour décisives. La guerre est loin d’être gagnée avec tous les phallocrates, les machos et les misogynes postés en embuscade à tous les coins et recoins mais la cause des femmes avance. Peut-être lentement mais sûrement et inexorablement. 
 
Cette dynamique sociale digne de la tectonique des plaques ne peut laisser indifférente la classe politique dominée par les…hommes. Ces derniers ont intérêt à suivre, à encadrer, à encourager et à contrôler un mouvement et une mouvance désormais irréversibles. Ils y ont d’autant plus intérêt que si les jeunes et les femmes décidaient de créer une coalition celle-ci serait invincible. Politique-fiction? Pas tant que cela mais ne perdons pas cette éventualité de vue. 
 
En cette année électorale annoncée par le Président de la République, les femmes et les jeunes attendent de voir s’ils sont seulement des sujets bons pour meubler des discours ou s’ils constituent une force réelle et pas virtuelle. Au lendemain du 11 février et du 8 mars, alors que les candidats trépignent déjà d’impatience sur les starting-blocks, il n’y aura pas meilleur indicateur que leur présence sur les listes, en position éligible, pour prouver que leur combat de longue haleine porte des fruits. 
 
Au RDPC de rester vigilant et attentif à cette revendication légitime et forte conforme à la vision et aux engagements de son Président national depuis plusieurs décennies. 
 
En définitive, le Cameroun se fera avec les femmes et les jeunes ou ne se fera pas. Si les jeunes hésitent encore souvent sur la nature des armes de leur combat, les femmes, elles,  ont décidé de mettre en avant un de leurs principaux atouts: le charme; cette main de fer dans un gant en soie. Tant pis pour ceux qui n’y verront qu’une image sexiste. La réalité est bien là sous nos yeux: la démonstration de force à laquelle les femmes se livrent le 8 mars est le symbole d’un alliage voire d’une alliance entre une volonté de fer toute en rondeur et en souplesse couplée à une habileté remarquable ainsi qu’à une réalité incontournable. Les femmes méritent bien une telle ode. Pour une fois les hommes n’ont aucune raison de s’en plaindre. Femmes, en avant, et (8) mars!!! 

Christophe MIEN ZOK

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