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L'Editorial

Crime contre l’école :

Les vacances n’ont pas suffi pour desserrer l’étau. La campagne « back to school » initiée et soutenue pendant des semaines par les pouvoirs publics et divers acteurs de la société n’a pas ramené toute la sérénité tant souhaitée. 

Pour la première fois, de mémoire de militant du RDPC, le Secrétaire Général du Comité central, a dû adresser des vœux de bonne rentrée scolaire à la communauté éducative au nom du Président national. Jean Nkuété « formule ainsi le vœu ardent que la nouvelle année scolaire se déroule partout, sur toute l’étendue du territoire national, dans des conditions optimales de réussite pour tous, conformément aux nobles ambitions que la nation nourrit pour son devenir ». Et d’ajouter: « du nord au sud, de l’est à l’ouest, tous les enfants du Cameroun ont le droit à l’éducation, à la même éducation et à la même qualité d’éducation. De ce fait, aucun sacrifice n’est vain lorsqu’il s’agit de l’éducation des enfants, les enfants étant retenus, avec la Patrie, parmi les dons de Dieu les plus précieux ». Cet appel est-il tombé dans les oreilles de sourds? Certainement pas. Son impact sera mesuré à moyen terme d’autant que le Secrétaire Général s’adresse à une cible bien précise: « les militantes et les militants, surtout les jeunes du RDPC et des partis alliés ou amis, ainsi que l’ensemble des populations des régions en insécurité ». Il les exhorte à « renforcer leur détermination et leur vigilance, à relever leur niveau de résilience, à persévérer dans la lutte contre les ennemis de la République et à continuer à faire confiance au Gouvernement qui, sous la haute impulsion du Chef de l’Etat, est plus que jamais déterminé à assurer le rétablissement des conditions de vie normale et apaisée dans toutes les localités de notre pays. »
 
Malgré toutes ces précautions et ces bonnes dispositions, l’école se retrouve prise au piège, pour la troisième fois consécutive, coincée qu’elle est entre la folie meurtrière des aventuriers de la sécession, les intimidations à l’encontre de la communauté éducative, le double langage des populations et les efforts prodigieux des pouvoirs publics. Pourquoi les insurgés ont-ils jeté ainsi leur dévolu sur l’école et pas sur un autre secteur? 

Nous écrivions dans ces colonnes il y a moins d’un mois le contrôle de l’école semble être devenu le principal enjeu de la sale guerre. La rentrée a eu lieu il y a deux jours mais ce texte écrit pendant les vacances reste d’actualité. À qui profite ce crime contre l’éducation? Inutile de poser la question aux fauteurs de troubles puisqu’ils n’ont plus aucune notion des mots conscience ou morale. Faut-il les blâmer ou les plaindre pour cela? En tout cas, il faut condamner avec la dernière énergie cette hérésie et réaffirmer avec force que tant que la République sera debout, les assassins de l’école ne vaincront pas. 
 
Par Christophe Mien Zok

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