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La Société

Après l’interruption des cours : Le rattrapage du temps perdu

Après les multiples « breaks » observés au cours du deuxième trimestre, des mesures sont prises par le gouvernement pour achever les programmes scolaires dans les délais.

Après presque trois semaines de perturbations dans de nombreux collèges et lycées du secteur public camerounais, les autorités et les syndicats ont réussi à s’entendre et à mettre en place un échéancier, notamment sur des versements de salaires complets depuis la fin mars 2022, et sur le paiement des rappels dus à partir du mois de mai de la même année.
Toutefois, au regard des ajustements des emplois de temps pendant la période de la Can, l’avenir scolaire des enfants est mis en péril, si rien n’est fait pour rattraper le temps perdu. Pendant cette période, la durée des journées de cours a été réduite et les plus gros perdants aujourd’hui sont les élèves qui doivent préparer des examens de fin d’année. Même si la problématique du temps perdu du fait de la grève des Ots demeure, il faut convenir qu’elle ne se pose pas de la même manière dans tous les établissements scolaires du pays. Car la grève n’était pas générale, de nombreux établissements scolaires ayant continué de fonctionner normalement, pendant que d’autres sont entrés en grève un peu plus tard.
Si l’on ajoute aux situations ci-dessus décrites la réduction de la durée des enseignements consécutivement au système de mi-temps institué suite à la pandémie Covid-19, il va sans dire que les lycées et collèges publics impactés par le débrayage du mois de mars 2022 pourraient accuser un important retard dans la couverture des programmes. Généralement à cette période de l’année, de nombreux programmes sont achevés et les classes en retard se situent à un taux de couverture minimal de 75%.
Il y a donc lieu, pour les pouvoirs publics, d’envisager des mesures permettant de rattraper le temps ainsi perdu. D’initiative, certains enseignants ont procédé à la « classe inversée ». C’est à dire qu’ils ont donné des cours à copier aux élèves tant pendant la Can que lors de la période de débrayage et ont entrepris, après la reprise, de donner les explications sur les leçons concernées. Ce qui leur permet d’être à la page.
De son côté, le gouvernement a pris des mesures aussi bien pour les enseignants que pour les élèves afin de remédier à cette situation. Vendredi dernier en effet, le ministre des Enseignements secondaires et son homologue de l’Education de Base ont pris un arrêté conjoint modifiant le calendrier initial de l’année scolaire. Celui-ci dispose en son article 4 (nouveau), alinéa 1 que, « (…) la 2ème interruption va du vendredi 8 avril 2022 à 15h30 mn au lundi 25 avril 2022 à 07h30 mn pour les écoles et établissements relevant du ministère de l’Education de base ; du vendredi 15 avril 2022 à 15h30 mn au lundi 25 avril 2022 à 07h30mn pour les écoles et établissements relevant du ministère des Enseignements secondaires ». Ceci suppose que ces élèves du secondaire ne bénéficieront que d’une semaine de congés de Pâques, au lieu de deux, comme prévu antérieurement. Cette mesure qui était déjà prévue dès janvier pour prendre en compte le temps perdu pendant la Can, a juste été retardée par la grève, et ne saurait constituer une quelconque sanction pour qui que ce soit, selon des sources dignes de foi au Minesec et au Minedub.
Le même arrêté rallonge l’année scolaire d’une semaine pour les classes intermédiaires, en situant désormais au 17 juin 2022 le départ en vacances annuelles, au lieu du 10 juin. Les deux mesures combinées devraient permettre de rattraper les deux semaines de la période de la Can, au cours desquelles, les cours étaient dispensés en demie journée.

Murielle ZANG

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