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L'Editorial

La force de la tolérance :

Y a-t-il une vie au Cameroun en dehors du remaniement ministériel annoncé et attendu avec impatience après l’élection présidentielle du 7 octobre?

Depuis de longues semaines l’attente se poursuit, reléguant au second plan tous les autres rendez-vous. La fête de Noël et la naissance du Petit Jésus? Pas sûr qu’aux yeux de certains l’une et l’autre aient plus d’importance et de retentissement que la nomination de nouveaux ministres. Ces derniers sont devenus dans la sociologie et la mythologie camerounaises les messies des temps modernes. Et pourtant avec ou sans nouveaux ministres la vie continue, le travail n’attend pas, les défis s’accumulent. Tant pis si certains gâchent leurs fêtes de fin d’année parce qu’ils se sont abîmés dans l’attente d’un remaniement ministériel. 
 
Sans pour autant minimiser ou banaliser un tel sujet, reconnaissons tout de même qu’il en existe d’autres, tout aussi importants sinon plus que celui-là. Le président Paul Biya l’a sans doute compris qui se garde de céder, pour le moment, à la pression populaire du remaniement  pour s’occuper de dossiers plus urgents. Chaque chose en son temps! Ainsi de sa décision prise jeudi dernier de mettre un terme aux poursuites judiciaires engagées contre certains compatriotes impliqués dans la crise du Nord-ouest et du Sud-ouest. Aussitôt dit, aussitôt fait! Au terme de cette mesure, 289 Camerounais ont regagné leurs localités  et pourront passer les fêtes de fin d’année en famille. L’opportunité, l’impact et la célérité de la mise en œuvre de cette décision méritent d’être salués. 
 
 
À travers cette mesure Paul Biya montre une fois de plus qu’en matière de paix, il ne se contente pas seulement de discours; il agit aussi. Encore que pour un Chef d’Etat, parler c’est déjà agir. Le « mendiant de paix » qu’il est cherche également à être un fabricant de solutions pour la paix. Il multiplie à cet égard les initiatives. Après la création du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration, voici la décision d’arrêt des poursuites. Seulement, la construction de la paix, de la réconciliation ou la recherche du dialogue c’est comme la danse: pour bien danser, il faut être au moins deux ou plusieurs. En attendant de voir comment réagiront les autres protagonistes de la crise,  Paul Biya, lui, a déjà convaincu l’opinion publique nationale et internationale que « la tolérance est l’arme des forts » comme lui-même le proclamait à la tribune du Congrès extraordinaire du RDPC en 2001. 
 
 
Rien n’est au dessus de la paix et de l’unité pour le Cameroun. En cette période où la chrétienté attend la fête de Noël et la naissance du Christ, le plus grand et le meilleur des cadeaux que Paul Biya puisse offrir à ses compatriotes c’est le retour définitif de la paix sur toute l’étendue du territoire national en général et dans les trois Régions de l’Extrême-nord, du Nord-ouest et du Sud-ouest en particulier. Si ce précieux cadeau a pour emballage un beau et étincelant remaniement, avec des ministres prêts au sacrifice pour l’intérêt suprême du pays, aucun Camerounais ne fera la fine bouche. À défaut, on fera contre mauvaise fortune bon cœur en se rappelant qu’il y a des choses bien plus importantes et urgentes qu’un remaniement. 
 
 
Sur ce, toute la rédaction du journal l’Action se joint à moi pour  souhaiter à chacune et à chacun d’entre vous, à ceux qui vous sont chers ainsi qu’à vos proches de très belles fêtes de fin d’année et nos vœux les meilleurs pour 2019; une année que nous vous souhaitons riche en opportunités comme le septennat de Paul Biya qui vient de commencer. Bonnes fêtes à toutes et à tous dans un Cameroun en paix, uni, solidaire et prospère. 

Christophe MIEN ZOK

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