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L'Editorial

Le grand dialogue électoral

Par Christophe Mien Zok

Après le GDN, voici venue l’heure du GDE! Après le grand dialogue en salle, place à la campagne électorale et au dialogue dans les urnes. Ceux des camerounais qui feignent de ne pas comprendre le président Paul Biya finiront par le remercier un jour pour sa clairvoyance, sa constance ainsi que son sens de l’Etat et son obsession de respecter la légalité. Quel meilleur épilogue pour le grand dialogue que la campagne électorale! D’abord il s’agit d’un prolongement naturel de cet exercice républicain car en démocratie-et nous y sommes- la campagne électorale constitue à la fois un moment privilégié de débat, d’échanges et de dialogue entre les populations et ceux qui aspirent à les représenter; une occasion pour les partis politiques de confronter leurs idées et de les vendre aux électeurs.
Il s’agit ensuite pour le Chef de l’État de conserver une certaine logique entre les paroles et les actes des responsables politiques. Les discours du Président de la République et les exigences de la classe politique appellent tous à l’accélération de la décentralisation. L’une des étapes essentielles de ce processus passe par la mise en place effective des régions. Or en l’état actuel de notre législation ce sont les conseillers municipaux qui constituent l’essentiel du corps électoral des conseillers régionaux.
De ce point de vue, le renouvellement des conseils municipaux annonce, comme une hirondelle le printemps, la mise en place des conseils régionaux. Les municipales du 9 février 2020 constitueront incontestablement le premier tour des prochaines élections régionales. Il est donc malaisé pour un parti politique ayant des ambitions locales, régionales voire nationales d’envisager un seul instant le boycott du double scrutin du 9 février 2020. Voilà pourquoi aucun camerounais sérieux, aucun observateur averti n’a cru à la pseudo-menace de ceux qui agitaient le chiffon rouge du boycott de ce scrutin. Ils y croyaient d’autant moins que tout parti désireux de présenter un candidat à l’élection présidentielle doit désormais avoir au moins un élu. Tous les partis ayant les yeux rivés sur la prochaine élection présidentielle prévue en 2025-et même avant, selon leurs rêves à peine secrets- il faut s’attendre à une forte participation, quitte pour certains à se livrer à la danse bafia ou à des contorsions simiesques.
Le poker menteur est terminé. Le grand bluff est éventé. Tout le monde est sur la ligne de départ avec l’espoir de glaner à l’arrivée quelques sièges dans les communes et à l’assemblée nationale. Finis les valses-hésitations, les tergiversations, les fuites en avant et les doubles langages: Tous aux urnes le 09 février 2020!

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