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L'Editorial Le Parti Renouvellement 2021

Plus qu’un simple renouvellement

À vos marques, prêts? Partez! Les jeux olympiques s’achèvent ce dimanche alors que les militants du RDPC sont sur les starting-blocks pour prendre le départ du long marathon électoral des opérations de renouvellement des bureaux des organes de base du Parti. Le coup d’envoi est prévu le 7 août et la ligne d’arrivée sera franchie le 30 septembre 2021. Dans tous les organes, c’est le branle-bas, l’heure est à l’échauffement; candidats et supporters, « sponsors » et spectateurs sont sur le qui-vive. Les concertations et les conciliabules se multiplient, les tractations et les négociations font rage dans les coulisses; à peine esquissés, les consensus et les tentatives de coalition volent en éclats. Certains candidats et leurs soutiens, peut-être un peu trop sûrs d’eux, ne jurent que par la voie des urnes et des suffrages. À cet égard, l’organisation du scrutin doit être sans reproche, ni anicroche.
En effet, au-delà du renouvellement des responsables à la base, avant même le verdict des urnes, l’opération en cours vient d’abord sanctionner le travail sur la validation des sommiers. Pendant plusieurs mois, le RDPC a entrepris de revoir sa cartographie territoriale; exercice doublé par le recensement des effectifs. Ces documents, notamment les listes des collèges électoraux, la dénomination des organes, serviront de principaux supports à l’opération qui débute le 7 août. Le moment est venu d’évaluer ce travail ô combien important. Là où il a été effectué avec rigueur, méthode et objectivité, on le saura et le processus se déroulera bien. Là où il a été bâclé ou pas du tout réalisé, on le verra et ce sera difficile sur le terrain pour les équipes chargées de l’encadrement et de la supervision. Car la crédibilité d’un scrutin dépend en priorité de la qualité du fichier électoral.
Le véritable défi c’est celui-là et non les débats oiseux et vaseux sur la composition des commissions de supervision ou d’encadrement. La réussite de l’opération dépendra davantage de la maîtrise des textes et des documents de travail par tous les acteurs que de l’identité des membres des commissions. Si la mise en œuvre de la circulaire du Président national et de la note d’application du Secrétaire général est la même pour tout le monde; si les fichiers des électeurs sont clairs et acceptés de tous, alors aucune crainte ne devrait émerger mais rien n’est moins sûr.
Le Président Paul Biya conçoit et positionne son parti sur l’échiquier national non seulement comme le creuset du rassemblement des Camerounais mais aussi comme un laboratoire ou une école de démocratie. Pendant la campagne électorale et les opérations de vote, les militants et les responsables sur le terrain doivent avoir à cœur de prouver et de démontrer que le RDPC milite et œuvre pour des élections libres et transparentes au Cameroun et dans ses propres rangs. Cette exigence de transparence se double d’un énorme défi logistique et opérationnel. Sans avoir l’expertise et l’expérience des agents d’ELECAM, les équipes du RDPC devront en effet être capables d’organiser le scrutin dans tous les organes avec ce que cela comporte comme difficultés matérielles et pratiques, de la gestion de la campagne électorale à la disponibilité des isoloirs aux bulletins de vote en passant par la maîtrise et l’identification des électeurs.
Certes la confiance doit être la règle étant donné qu’il s’agit d’élections internes au parti mais on n’est jamais trop prudent. Néanmoins, en dépit des ambitions des candidats, des éventuels agendas cachés ou des intérêts des uns et des autres, il ne faut surtout pas se tromper d’adversaire. L’opération n’est pas destinée à fragiliser ou à affaiblir le Parti. Au contraire, au terme de celle-ci, le RDPC doit en sortir plus fort, plus solide, plus soudé, avec des jeunes, des femmes et des hommes nouveaux, mieux aguerris et conscients des enjeux. Une fois élus et installés, ils auront pour seul horizon les prochaines échéances électorales puisque l’accession à un poste de responsabilité ne saurait être une fin en soi pour un militant. La vraie consécration, la satisfaction suprême, source d’intense jubilation, réside en fait dans les batailles menées et les victoires remportées pour le compte du parti. Les hommes, les femmes et les jeunes passent; le Parti lui, doit demeurer et survivre à n’importe quelle secousse.

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