Il était question à travers cette exposition, redynamiser l’agriculture sans recourir aux engrais chimiques.
Du maïs de diverses variétés, du manioc d’ici et d’ailleurs, des tubercules aux formes étrangères, du curcuma, du pistache sans oublier les légumes et les épices. C’est ce qui mettait en exergue le 24 février dernier, le potentiel semencier du Cameroun, au cours de la foire paysanne organisée par le réseau des acteurs du développement rural, en partenariat avec la commune d’Esse. Au cours de cette rencontre, beaucoup sont venus par curiosité découvrir ce que peut proposer le monde rural en termes de semences paysannes. Et les curieux n’ont pas été déçus. La commune d’Esse qui dispose déjà d’une banque semencière, a livré aux visiteurs même les semences les plus inattendues. Cas du manioc, mais sous une autre forme. Une variété cultivée au Gabon. La délégation venue de ce pays frère n’a pas manqué de donner le mode d’emploi pour avoir une grande production avec des semences issues de leur pays. Il y avait également une délégation de la République démocratique du Congo, qui est venue apporter sa pierre pour la création de la Banque internationale des semences que projette le Réseau des acteurs du développement rural. Après le tour des stands effectué par le sous-préfet et les populations venues nombreuses, l’on est passé à la phase des échanges, où il était question de montrer aux populations, la nécessité de redynamiser l’agriculture en milieu rural en utilisant les semences dépourvues d’engrais chimiques.
Pour Martin Ndongo Bouné, maire d‘Esse, « le Cameroun dispose des variétés semencières à préserver », a-t-il souligné.
Outre les échanges et l’explication du bien-fondé des semences paysannes, le réseau des acteurs du développement rural, a orienté ses travaux vers la promotion et la concrétisation des droits des agriculteurs sur les semences. Pour Joseph Mbong, président du Conseil d’administration du frospac, « les innovations de la troisième édition de notre rencontre portent sur la défense des droits des paysans, l’ouverture à l’international et la mise en place d’une banque des semences », a-t-il souligné. En-dehors des semences, les Amazones du monde rural ont également exposé les produits issus de leurs productions agricoles, des produits transformés, la pharmacopée traditionnelle n’était pas en reste.
Thérèse NGAH