Il y a du frémissement dans le microcosme politique camerounais. Depuis qu’un communiqué de presse a annoncé la semaine dernière des tournées régionales du Secrétaire général du comité central du Rdpc et la tenue de séminaires de formation du Parti, la classe politique s’anime et les médias s’emballent. Dans un réflexe quasi-pavlovien, les uns et les autres se perdent en conjectures et rivalisent de supputations. Voilà qui nous éloigne un peu des ronrons de l’actualité politique de ces dernières semaines et des fantasmes en cours dans ces milieux par rapport à l’imminence d’un coup d’Etat que certains attendent avec une impatience non dissimulée comme d’autres espèrent le grand soir. Pour ceux qui en doutaient encore, ils ont la preuve supplémentaire que le Rdpc est le métronome, le baromètre et le thermomètre de la scène politique camerounaise. C’est le parti qui donne le tempo, fait monter ou baisser la pression, indique les variations de la météo politique. Et le reste suit. Le dire ce n’est pas verser dans le triomphalisme, faire preuve d’outrecuidance ou manquer de respect aux autres formations politiques et à leurs dirigeants; c’est tout simplement énoncer une réalité et faire un constat.
Le Secrétaire général du Comité central entame donc demain jeudi 20 septembre 2023 par Yaoundé dans le Centre une tournée qui le conduira dans les autres Régions selon un calendrier à découvrir au fur et à mesure. Faut-il le rappeler à tous ceux qui, au sujet de cette activité, vont vite en besogne et se répandent en déclarations fracassantes et tonitruantes aussi fantaisistes et approximatives les unes que les autres? Il y a un an presque jour pour jour, dans un exercice presque similaire, le Secrétaire général avait séjourné à Ngaoundéré, Bertoua, Bafoussam et Ebolowa. Les mêmes commentaires simplistes avaient déjà été entendus. Pourquoi tant chercher à couper les cheveux en quatre pour une démarche qui relève presque de la routine dans le cadre de l’animation quotidienne d’un parti politique? La réponse coule de source: l’actualité du parti majoritaire ne peut laisser personne indifférent; surtout à deux ans d’une élection présidentielle certaine et de moins en moins lointaine.
Sans chercher à doucher l’enthousiasme et l’impatience de ceux et celles qui, au sein du Parti et en dehors, salivent sur l’éventualité d’un congrès, il convient de les ramener sur terre en leur rappelant quelques évidences. D’abord, le congrès reste et demeure une prérogative du Président national. Il ne convoquera pas cette instance suprême pour faire plaisir aux commentateurs voire aux contempteurs. Il le fera le moment venu dans l’intérêt supérieur du Parti et pour les nécessités de son bon fonctionnement car douze ans après le dernier congrès ordinaire, ça commence quand même à devenir long…En politique, les défis et les enjeux vont très vite et il faut s’adapter en permanence. Ensuite, au regard de son implantation territoriale et du dynamisme de ses élus et des responsables des organes de base, le Rdpc est présent en permanence sur le terrain mais cela ne suffit pas. Il est nécessaire que le sommet aille régulièrement à la rencontre et à l’écoute de la base. Enfin, les militants ont besoin de formation et d’information pour raviver leur flamme militante.
Le format retenu pour ces tournées qui seront couplées aux séminaires de formation rappelle effectivement à une échelle réduite à la région celui d’un…congrès. Mais pour le Rdpc, congrès ou pas, le plus important est d’entretenir la flamme des militants afin qu’ils se tiennent prêts pour les prochaines échéances. Le véritable, sinon le seul indicateur de performance d’un parti politique, ce n’est pas le nombre de congrès organisés mais les victoires électorales remportées. La performance politique, c’était déjà le leitmotiv de la mini-tournée du Secrétaire général en 2022.