La convention de partenariat signée vendredi 12 août 2011 entre le Cameroun et la Chine formalise la construction de ce barrage, dont le démarrage des travaux est prévu pour le mois de novembre 2011.
Après plusieurs mois d’attente, le projet Lom pangar entre dans sa phase de construction proprement dite. La signature du contrat de construction de cette importante infrastructure a eu lieu ce vendredi 12 août 2011 à Yaoundé, en présence des membres du corps diplomatique accrédité à Yaoundé, des représentants des principales organisations non gouvernementales et de la société civile.
Cette cérémonie était présidée par le ministre de l’Energie et de l’Eau, Michael Ngako Tomdio, avec à ses cotés, Dr Théodore Nsangou, le directeur général de EDC et Jiang Huiwen, le représentant de la China International Water and Electricity (CWE) au Cameroun. De nombreuses autres hautes personnalités ont assisté à cette cérémonie, compte tenu de l’importance du projet pour les populations riveraines et l’économie camerounaise.
Prenant en premier la parole, le directeur général d’EDC a remercié toutes les parties impliquées dans le projet Lom Pangar, notamment le gouvernement, EDC et les bailleurs de fonds pour leur détermination à faire aboutir cet important projet. Il a ensuite tenu à rappeler l’importance de l’infrastructure pour le secteur énergétique et l’économie camerounaise : « Dans le présent contrat, il est stipulé que l’industrie camerounaise sera sollicitée de façon préférentielle et chaque fois qu’elle sera en mesure d’y satisfaire, pour la fabrication des matériaux et produits nécessaires à l’exécution des travaux, dans le respect des délais et des conditions financières requises. Les entreprises camerounaises seront également préférées, pour la fourniture de services en tout genre, destinés à améliorer le quotidien des ouvriers sur le terrain (…) » a-t-il ajouté avant de révéler que le Plan de gestion environnemental et social du projet, tel que présenté au mois de juin dernier à Bertoua, prévoit une enveloppe de 44 milliards de FCFA qui seront investis dans la construction de centres de santé et d’écoles, mais aussi dans l’élaboration et la mise en œuvre des plans de formation et d’encadrement pour le développement et la modernisation de la pêche, de l’agriculture, de la pisciculture et de biens d’autres activités génératrices de revenus.
Dans son mot, Jiang Huiwen, le représentant de CWE, s’est voulu rassurant sur la qualité des travaux qui seront livrés par sa structure. Son entreprise revendique plus de 30 ans d’expérience dans la construction de barrages et est actuellement présente dans plusieurs pays, dont l’Algérie, le Pakistan et la Chine. A ce jour, CWE s’occupe de plus de 16 chantiers en Afrique et dans le monde avec un chiffre d’affaires total de plus de 500 milliards de FCFA. Son expertise s’étend de la construction de barrages à l’assainissement des travaux portuaires et à la construction des infrastructures routières. Il convient de souligner que CWE est déjà présente au Cameroun. Le barrage de Lagdo et la route qui relie Bamenda à Mamfe font partie de ses réalisations dans notre pays. Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Michael Ngako Tomdio, s’est félicité de cette signature qui traduit la continuité de la mise en route des grands projets structurants du Cameroun.
Le moins que l’on puisse dire est que la partie camerounaise a su négocier les conditions d’aménagement de ce projet. Outre l’énergie attendue de ce barrage de retenue d’eau qui permettra au Cameroun de résorber son déficit énergétique, Lom Pangar aura des retombées socioéconomiques considérables pour les riverains et les autres Camerounais. Près d’un millier d’emplois directs et indirects seront créés dans la zone du barrage et dans la région de l’Est. CWE s’engage à soumettre ses états de recrutement à l’avis préalable d’EDC. Les matériaux et produits fabriqués nécessaires devront préférentiellement provenir des industries camerounaises, à condition que celles-ci soient en mesure de les fournir dans les délais requis tout en respectant les normes nécessaires. Il s’agit des sanitaires, de la plomberie, des portes, des fenêtres, des tôles aluminium et acier, du ciment, du bois, de l’ameublement, des véhicules du maître d’ouvrage et du maître d’œuvre, des buses et de l’ensemble des hydrocarbures nécessaires au fonctionnement du chantier…De même, afin d’assurer un service de qualité et d’éviter les problèmes de langue entre les parties chinoises et camerounaises, l’entrepreneur doit garantir les prestations d’interprète. Il doit également s’occuper des experts en ressources humaines, des experts en relations publiques, de l’accueil et la formation des travailleurs.
D’un montant total de soixante quatorze milliards six cent quarante quatre millions quatre cent soixante douze mille neuf cent soixante dix FCFA (74 644 472 970), la construction du barrage Hydroélectrique de Lom Pangar, dont le délai d’exécution des travaux est de 38 mois, fait partie des projets structurants initiés par le Président Paul Biya pour définitivement mettre le Cameroun sur la voie du développement. Sa mise en service est programmée pour le mois de juillet 2014.
Claude Mpogué
