Pour garantir la victoire du Rdpc, le président de la Commission nationale de supervision de campagne (Cnsc) et ses équipes ont effectué des visites de travail dans des localités « délicates », choisies avec la plus grande minutie.
Les observateurs légers de la scène politique camerounaise ont tôt fait de citer les zones où le RDPC pourrait mordre la poussière, au vu des forces et faiblesses supposées sur le terrain. C’est sans compter avec la stratégie mise sur pied par le secrétaire général du Comité central, et qui permettra probablement de remporter certaines circonscriptions où le RDPC était donné perdant. C’est ainsi que le président de la Commission nationale de supervision de la campagne du RDPC a effectué de nombreuses visites de travail et dépêché d’autres dans des localités dites délicates, au cours de ce scrutin. Jean Nkuété s’est rendu tour à tour dans la Sanaga-Maritime, le Wouri, le Sud-ouest, le Noun, la Mifi, le Nord-ouest, le Haut-nkam et le Mbam-et-Inoubou. A Edéa où le RDPC compte 243 conseillers municipaux contre 30 pour son principal challenger, le PCRN, il était davantage question pour Jean Nkuété de rappeler aux uns et aux autres, leur engagement vis-à-vis du Parti et de l’homme qui l’incarne, Paul Biya. Idem dans le Wouri, le Sud-ouest et le Nord-ouest en général, la Mifi, le Haut-Nkam et le Mbam-et-inoubou, où il était plus question d’exorciser ce que l’on appelle dans le jargon footballistique des Csc (Contre son camp). Le Noun, territoire annoncé défavorable au RDPC qui n’y compte que 77 conseillers contre 202 pour son principal adversaire, l’UDC, il était question pour le président de la Cnsc de renforcer les équipes de campagne de ce département dans leur tentative de briser le signe indien et remporter la victoire dans ce département dont la forte symbolique n’échappe à personne. Dans le même temps, des équipes conduites par de très hauts responsables du Parti ont été dépêchées dans des localités jugées délicates pour ce scrutin. C’est ainsi que le secrétaire général adjoint a conduit une délégation dans le Nyong et Kellé à Eseka où le RDPC, avec ses 118 conseillers municipaux, affrontait le PCRN (129 conseillers), le Purs et l’UPC. Grégoire Owona s’est auparavant rendu à Bertoua, où l’adversité de l’UUNDP était également à redouter. René Sadi pour sa part est allé avec son équipe à l’assaut de la Lékié (261 conseillers sur les 267), notamment à Monatélé pour calmer les velléités d’opposition interne au Parti. Ibrahim Talba Malla, pour sa part, est allé cravacher dur dans la région de l’Adamaoua, où le RDPC compte globalement 316 conseillers municipaux contre 274 pour son challenger immédiat, l’UNDP. Le parti au pouvoir y était effectivement en ballotage défavorable dans certains départements comme la Vina, le Faro-et-Déo et le Djerem. Pierre Moukoko Mbonjo quant à lui, avec son équipe, avait la lourde tâche d’une part de fidéliser les électeurs du Logone-et-Chari, du Mayo Danay, du Mayo Kani, du Mayo Sava, du Mayo Tsanaga de loin favorables au Rdpc et, d’autre part, faire basculer le Diamare, légèrement favorable au Fcnc (31 contre 36), dans le giron du parti de Paul Biya. Pareil pour Benoît Ndong Soumhet, dont le défi, de concert avec les équipes déjà en place était au moins de maintenir le statu quo dans le département de la Bénoué, où le RDPC compte 241 conseillers, contre 95 pour l’Undp. La tâche n’était pas moins ardue pour Jean Baptiste Bokam qui, avec son équipe, est allé à l’assaut de la région du Sud où, quoique le Rdpc et ses 729 conseillers sur 729 est seul candidat en lice, des cas d’indiscipline ont fait craindre au Parti de rater son objectif de réaliser un 100%. Pendant que Jean Nkuété et le Rdpc se donnaient cette peine, de nombreux partis politiques en compétition, telle la cigale, faisaient exactement le contraire de ce qui est attendu d’une formation politique en période de campagne et, au lendemain de la proclamation des résultats, viendront crier, comme à leur habitude, au holdup