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L'Editorial

Foire d’empoigne : Tout ce qui brille n’est pas… orange

Le « cirque » recommence ! Douze mois avant la prochaine élection présidentielle, les « clowns » sont de retour sous le chapiteau. Que nos lecteurs nous pardonnent ces expressions qui ne nous ressemblent pas.

Tout naturellement, nous les avons empruntées à un « maître » en la matière. Celui-là même qui, il y a quelques années, claironnait avec arrogance et suffisance : « Je ne discute pas avec les petits leaders ». Ni John Fru Ndi, puisqu’il s’agit bien évidemment de lui, a donc traité la semaine dernière Bernard Muna et les promoteurs de « l’offre orange » pour l’alternance en 2011, de « clowns » et de « farceurs ». Pourquoi tant de mépris de la part du « chairman » du SDF ? Et quel est le crime commis par Bernard Muna et ses amis ? Résumé à l’intention de ceux qui n’ont pas suivi les épisodes précédents.

Episode n°1 : Un groupe de Camerounais se réclamant de la société civile publie, sous la coordination de Hilaire Kamga, un ouvrage-programme pour l’alternance et la transition à l’occasion de l’élection présidentielle de 2011. Les auteurs du document proposent aux Camerounais une plate-forme pour une période transitoire de trois ans et esquissent le profil de la personnalité chargée de conduire cette transition. A l’issue de « primaires » citoyennes, cette personnalité sera donc le candidat de « l’offre orange » à la prochaine élection présidentielle. Précision importante et utile : les promoteurs de l’offre orange estiment que les leaders des partis de l’opposition ont tellement étalé leurs limites et leur incompétence depuis une vingtaine d’années qu’ils sont par conséquent plus ou moins disqualifiés pour la prochaine présidentielle. Episode n°2 : Le week-end dernier, à Bamenda, dans l’enceinte même du Palais des Congrès qui porta le RDPC sur les fonts baptismaux en 1985, Bernard Muna, leader de l’AFF, adoubé par quelques Fons de la Momo, son département d’origine, accepte de se porter candidat à la candidature pour les « primaires citoyennes » projetées par « l’offre orange ». Il invite dans la foulée John Fru Ndi à se présenter à ces « primaires citoyennes ». On connaît déjà maintenant la réponse de John Fru Ndi qui a traité Muna, Kamga et compagnie de « clowns et de farceurs » ! Comme pour leur dire que tout ce qui brille n’est pas… orange. Episode n°3 : De toute évidence, Fru Ndi ne doit pas être seul à les considérer comme tels. D’autres leaders de l’opposition n’ont pas ménagé leurs critiques et leur… opposition à la démarche des promoteurs de « l’offre orange ». L’empoignade s’annonce rude. En attendant l’épilogue de ce feuilleton censé nous tenir en haleine jusqu’en 2011, quelques constats s’imposent.*1. « L’offre orange », par sa dénomination, n’est ni plus ni moins qu’une tricherie, un plagiat, une tentative de greffe, une transposition maladroite au Cameroun, de la « révolution » ukrainienne d’il y a quelques années. Les partisans de ce mouvement avaient choisi la couleur orange pour leur identification. Quel rapport avec le contexte camerounais et question subsidiaire : la greffe prendra-t-elle? Autrement dit, ce qui a réussi en Ukraine réussira-t-il au Cameroun ?2. Autre tentative « d’escroquerie intellectuelle » : les promoteurs de « l’offre orange » se réclament de la société civile alors que nombreux parmi eux sont des militants et même des dirigeants des partis politiques. Peut-on se réclamer à la fois de la société civile et de la société politique ? Sans répondre à cette question, les initiateurs de ce projet dénigrent systématiquement les leaders des partis politiques et de l’opposition. Qui voient… rouge ; rient jaune et les traitent à leur tour d’amateurs et de petits apprentis de la politique. Qui osera siffler la fin de cette partie de punching-ball ?3. Si la société civile et l’opposition ne s’entendent pas, c’est probablement parce que la vérité et la solution sont ailleurs. Pendant que les uns et les autres s’étripent et s’empoignent ainsi sur la place publique, le RDPC nourrit sa « poule aux œufs d’or », sans attendre le jour du marché. Alors que l’opposition et la société civile, tels des « clowns dans un cirque », amusent la foule avec leurs pitreries, le parti de Paul Biya est immergé dans le peuple. Et il creuse son sillon petit à petit, jour après jour. Avec l’espoir d’emporter la mise grâce à ses mérites individuels. Et à la faveur des divisions de ses adversaires, tellement nombreux et aveuglés par la haine qu’ils ne parviennent même plus à s’entendre.

Christophe MIEN ZOK

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