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1er mai : Dans l’attente du jour J

Les travailleurs du monde entier commémorent le 1er mai prochain, la journée internationale des travailleurs. Dans tout le triangle national, les préparatifs s’accélèrent pour une célébration en couleurs

Comme il est de tradition, les travailleurs issus de tous les secteurs d’activités qui existent au Cameroun, vont se mobiliser au sein de leurs entreprises respectives et dans d’autres lieux publics,  pour des manifestations allant des activités sportives à la remise des médailles aux travailleurs méritants, en passant par des débats, des tables rondes  et autres réflexions sur le thème de la journée qui est « la fête internationale du travail au Cameroun et les syndicats ». A Yaoundé siège des institutions, comme partout ailleurs au Cameroun, plusieurs milliers de personnes, tous sexes confondus, se sont données rendez-vous au boulevard du 20 mai où se déroulera le clou des manifestations. En l’occurrence, la grande parade, la marche commémorative des travailleurs qui sera précédée par les discours des  responsables syndicaux et surtout celui du ministre du Travail et de la sécurité sociale, Robert Nkili. Et enfin, les très attendues réjouissances populaires qui suivront.
Coté vestimentaire, l’on pense à des simples tee-shirts qu’arboreront des employés de certaines entreprises n’ayant pas un très gros budget pour cela, aux costumes pour les plus nantis, sans oublier le très envié et respectable tissu pagne, conçu aux couleurs et à l’identité visuelle des entreprises et même d’autres gadgets et autres tels que les parapluies, les casquettes ou les chapeaux tant prisés par les dames. Ceci en fonction du budget qu’aura la structure pour satisfaire ses employés. « Moi je n’ai pas encore vu mon pagne alors que la fête c’est dans quelques jours. Vous savez que l’on éprouve  un certain désappointement car la direction doit quand même prendre en considération tous nos efforts et nous montrer que d’une certaine manière, nous sommes la base de l’entreprise. Mais hélas, cette fête va encore passer et rien de nouveau ne sera pris en considération et appliqué pour améliorer nos conditions de travail », déclare florent Ndong, agent  technique dans une entreprise de la ville de Yaoundé.
Dans les entreprises, les usines, les plantations et même les administrations camerounaises, les problèmes sont encore nombreux. Ces derniers vont des violations des droits des travailleurs aux multiples vulnérabilités  tells que le sous-emploi, la surexploitation de la main d’œuvre dite bon marché. Tout cela dégrade  et fragilise la vie des individus. C’est surtout le cas du personnel domestique  et tous les gagne-petit qui évoluent dans l’informel sans aucune protection de l’Etat n’étant  déclarés nulle part. Il y a aussi les risques professionnels, le harcèlement, les licenciements abusifs et même les accidents de travail qui portent atteinte à l’intégrité physique et morale des travailleurs. « Je suis employé depuis pratiquement dix ans dans une structure mais je vous dis qu’il m’est impossible de faire face aux problèmes de santé de ma famille tout simplement parce que mon assurance ne reconnaît que ma personne et ceci à 20% seulement. Avec cela comment voulez-vous que l’on s’engage totalement dans notre travail ? », s’exprime Didier Mendoug, technicien professionnel. Lors d’une conclave organisée la semaine dernière à Yaoundé, les syndicats camerounais à savoir la Centrale syndicale du secteur public (Csp), la Confédération des syndicats des travailleurs du Cameroun (Cstc), l’Entente nationale des travailleurs du Cameroun (Entc), la Confédération camerounaise du travail (Cct), les syndicats indépendants et les syndicats de base entres autres, demandent au gouvernement de « se désengager de l’organisation des manifestations de la Journée internationale du travail» afin « que celle-ci retrouve sa signification authentique comme occasion donnée aux travailleurs et travailleuses de perpétuer leur lutte par la revendication, de célébrer la mémoire des valeureux combattants que furent les martyrs de 1886, et de réfléchir en toute liberté et indépendance à leurs conditions pour la promotion et la défense de leurs droits et intérêts de classe ». Car selon eux, cette fête a depuis longtemps perdu sa symbolique, les travailleurs étant simplement réduits à des marionnettes. Pour l’instant, l’heure est à la commémoration d’un événement important à l’heure où le gouvernement multiplie les initiatives pour la création d’emplois afin de satisfaire au maximum les chômeurs demandeurs.

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