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La Politique

Kah Walla : Verbiages et illusions font bon ménage

Dans un registre prolixe et rébarbatif, la candidate du Cameroon People’s Party (CPP) sombre dans l’illusion de refaire le Cameroun. Preuve qu’elle peut beaucoup apporter à ses compatriotes, y compris ses digressions. 

Si certains candidats à l’élection présidentielle du 09 octobre 2011 utilisent jusqu’ici à bon escient la tribune qui leur est offerte durant la campagne électorale pour se mettre en valeur et rallier les électeurs à leur cause, d’autres en revanche, semblent  s’y prendre à leurs dépens. Tel est le cas d’Edith Kah Walla qui, dans ses premières sorties et déclarations se complaît dans  des illusions et des verbiages tous azimuts pour se faire une place sous les projecteurs très sélectifs des Camerounais. A priori l’on évoquerait le genre qu’elle défend avec ardeur et passion pour disculper ses caprices. Que non ! Puisque dans la même bataille pour la magistrature suprême  se trouve une autre figure féminine, Esther Dang qui s’illustre plutôt par un tempérament calme et un discours sobre.  Deux femmes, deux schémas opposés de challengers de Paul Biya, version féminine,  à qui l’on ne peut retirer le mérite d’avoir osé pour la première fois présenter chacune une candidature féminine à l’élection présidentielle du Cameroun. L’on  peut dès lors comprendre la démarche de l’ex-transfuge du  Social democratic front (Sdf), promotrice du slogan « The time’s now » traduit en actes par  un  courage et un activisme ostentatoires qui lui ont parfois coûté plusieurs démêlées avec les forces de maintien de l’ordre. Et dans son prétentieux programme, la candidate du Cpp à l’élection du 09 octobre 2011 n’est pas avare de propositions pompeuses et chimériques : 500 mille emplois aux jeunes, gouvernance moderne, redécoupage administratif, transformation de l’économie nationale pour un « Cameroun leader », lache-t-elle rassurée dans ses discours. Seulement,  rien de neuf sous le soleil. Le président Paul Biya a, rationnellement passé au peigne fin ces thématiques qui sont depuis des années une priorité dans la politique des Grandes ambitions qui vont céder la place aux grandes réalisations en 2012.  Poussant plus loin son ton entaché d’hérésie et de dénigrement, Kah Walla  affirme : « Nous sommes fatigués d’être un peuple qui a faim dans un pays où il y a la nourriture… ». Mais elle se contente, à cet égard, de proposer comme panacée un réseau international virtuel qui pourrait résoudre miraculeusement tous les problèmes des Camerounais. Pour combler l’affiche, la présidente du Cameroon People’s party  invite les populations à se mobiliser pour le départ du président Paul Biya. Elle qui, il n’y a pas longtemps, avait participé à l’œuvre malveillante de dénigrement du Cameroun dans une chaîne de télévision panafricaine et qui en plus, avait été  mise en minorité par ses militants à Douala dans  une tentative de manifestation publique non autorisée par les pouvoirs publics. Notre héros et quelques rares acolytes qui partagent ses élucubrations et ses fantasmes ne semblent pas encore tirer les leçons de ces frasques. Les Camerounais à qui  ils demandent les suffrages aujourd’hui  restent jaloux de l’image de leur pays et se souviennent encore de ces maladresses. De même qu’ils  demeurent profondément attachés aux valeurs de paix et d’unité qui sont des fondamentaux pour des lendemains qui chantent pour le pays. En cela, les autorités et les forces de l’ordre que les agitateurs  rencontreront fatalement plus farouches sur leur chemin ne transigent pas avec le maintien de la paix et la sauvegarde des valeurs et des institutions républicaines.   Pour leur part, les marchands d’illusions et tribuns comiques n’ont qu’à bien se mettre et à  comprendre que les Camerounais sont moins subjugués par les invitations aux troubles et au chao,  les effets d’annonce que  par une véritable discussion politique qui nécessite une politique de proximité assortie de propositions concrètes et réalisables à terme dans l’intérêt national. En lieu et place  des contes de fée alléchants à la lettre mais en réalité utopiques.

Joseph Wylphrid Mikoas

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