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BEAC : De nouvelles réformes annoncées

Les  grandes orientations sur la réforme de la politique monétaire de la Beac ont été validées à la réunion du Comité de politique monétaire tenue, il y a quelques jours, à  Yaoundé.Selon les spécialistes de la finance, l’Afrique centrale vit une crise
de crédit. Pourtant, les fondements de son système financier réputé
solide,

sont demeurés stables du fait notamment d’une gestion rigoureuse. C’est la raison pour laquelle au sein de la Banque des Etats d’Afrique centrale (Beac), des réflexions pour d’éventuelles réformes sont menées depuis quelque temps, pour adapter la politique monétaire de la Banque aux différents enjeux de développement.
Sur la portée et les axes de ces réformes, il s’agit entre autres, d’apporter une solution à la faiblesse du marché interbancaire, de résoudre la difficulté pour les banques de se faire refinancer sur placement de certains titres publics et d’adapter des instruments d’intervention de la Beac en vue de la placer au-dessus de la chaîne des prêteurs.
Ainsi, au cours de sa première réunion ordinaire de l’année 2012 tenue le 28 mars dernier, le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Beac, sous la présidence du gouverneur Lucas Abaga Nchama, par ailleurs président statutaire du Cpm, a pris acte de l’état d’avancement des réflexions sur la réforme de la politique monétaire de la Beac en un temps qu’il a validé les grandes orientations formulées dans le cadre du séminaire de présentation des axes de cette réforme. Une réforme qui s’annonce au moment où les perspectives de la situation économique et monétaire de la Cemac pour le compte de l’année 2012 sont bonnes. En raison notamment du regain d’intérêt pour le secteur primaire, la bonne tenue des industries manufacturières et des services marchands, ainsi que la fermeté de la demande intérieure. Ainsi les projections font état d’une croissance soutenue avec un taux de croissance du Pib réel de 5,7% et une poursuite de l’amélioration des comptes publics, extérieurs et monétaires.
Cependant, des pressions inflationnistes persisteraient, bien que le taux d’inflation soit prévu à 2,8%, en deçà de la norme communautaire. Ainsi, après examen des différents facteurs influençant la politique monétaire et en attendant la finalisant des réformes, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangées non seulement les conditions d’intervention de la Beac appliquées aux banques mais aussi, le taux d’intérêt sur placements publics, les coefficients ainsi que les taux de rémunération des réserves obligatoires. Dans la même optique, le Cpm a adopté les objectifs monétaires et économiques des six Etats de la Cemac proposés par les comités monétaires et financiers nationaux pour les deuxième et troisième trimestres de l’année 2012, compatibles avec les différents cadrages macroéconomiques des pays. Pour ce qui est de la situation relative aux réserves de change, le Cpm a approuvé la stratégie liée à la gestion des réserves de change pour le deuxième trimestre 2012.
Rappelons que les réformes en gestation à la Beac, s’annoncent à une période où les perspectives de l’économie mondiale pour cette année 2012 ne sont guère rassurantes. Elle demeure exposée au risque de ralentissement compte tenu à la fois des prévisions de croissance faible dans la zone Euro, de la poursuite des mesures d’austérité budgétaire et les caprices du marché de l’emploi dans la plupart des pays avancés. Par ailleurs, de l’avis des économistes, une décélération de l’activité économique est également attendue dans les pays émergents et en développement. Pour cause, la détérioration de l’environnement extérieur et l’affaiblissement de la demande intérieure. Et la Cemac qui a connu une remarquable accélération de la croissance économique en 2011, avec une hausse du Pib réel de 5, 0% contre 3,9 % en 2010, n’a qu’à se tenir pour préserver son système économique et financier des coups de boutoir de l’économie mondiale.

Joseph Wylphrid Mikoas

Joseph Wylphrid Mikoas

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