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Contentieux électoral : De nombreux recours déclarés irrecevables

La quasi-totalité des recours intentés en  contestation des décisions d’Elecam ayant accepté les  listes du Rdpc ou d’autres formations politiques ont été déclarés irrecevables.

Ceux qui, adversaires déclarés ou militants supposés du Rdpc, voulaient absolument obtenir la disqualification de ses listes aux prochaines législatives en ont eu pour leur compte.  En effet, la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel en matière électorale, a vidé mardi, 13 août 2013, le contentieux de la candidature, en rendant des décisions pour l’essentiel favorables au parti au pouvoir. En Effet, sur les 26 requêtes ouvertement dirigées contre les listes du Rdpc, une vingtaine avait été soit jugées irrecevables par la Cour, soit l’objet d’un désistement de la part de leurs initiateurs respectifs. Les plus déçus sont certainement ces camarades, candidats recalés aux investitures, qui ont cru devoir  marquer contre leur propre camp, en allant demander à la haute juridiction d’annuler les listes présentées par le parti dans leurs circonscriptions respectives. C’est le cas  de Oumarou Yérima, auteur de deux recours en disqualification des listes du Rdpc dans le Mayo Tsanaga (Nord et Sud), de Mme Bion Mayo, née Ngo Um Elisabeth, présidente de la section Ofrdpc Nyong et Kelle Est (Matomb), qui a cru aller revendiquer sa non investiture comme suppléante de député au Conseil constitutionnel, ignorant que la décision d’investiture relève exclusivement des partis politiques. Pareil pour Maître Singa Ndawienz Jérémie dans la Haut-Nyong, ou encore Alain Bertin Madeh dans le Haut-Nkam. Tous ont eu la sanction méritée : recours irrecevable, pour défaut de qualité, car le code électoral autorise uniquement les candidats, les responsables des partis politiques ou les agents du gouvernement pour l’élection considérée, à former des requêtes en contestation des candidatures.On aura également assisté à une dizaine de désistements, principalement de l’Ums de Pierre Kwemo qui est tombé dans le même travers, en contestant la décision d’acceptation des listes du Rdpc dans plusieurs  circonscriptions électorales à travers le pays, sans que cette formation politique y ait présenté la moindre candidature. En fait, son président national Pierre Kwemo a dû se raviser, après avoir essuyé par trois fois la fermeté du Conseil constitutionnel sur ce point : « l’Ums est mal venue pour contester les candidatures des autres partis politiques », a tranché, à chaque reprise, le Conseiller rapporteur. Une position suivie par le procureur général et entérinée par la Cour dans son verdict. Les demandes formulées en vue de la réhabilitation des listes de candidatures rejetées ont connu des fortunes diverses. Les partis politiques qui sollicitaient du conseil constitutionnel l’autorisation de compléter leurs dossiers ont tout simplement été déboutés, comme le Merci, dont la plaidoirie ressemblait à une véritable scène de théâtre. Idem pour le Rdp qui voulait obtenir la réhabilitation de ses listes dans la Lekié.Au moment où nous allions mettre sous presse, une vingtaine d’affaires étaient encore en examen, donc deux en délibéré pour la fin de l’audience : le recours en reformation des liste de l’Add de Garga Haman Adji dans le Diamaré Centre, le Diamaré Sud, la Vina et le Faro et Déo, et qui a fait constater quelques dysfonctionnements à Elecam, notamment de nombreuses erreurs sur les listes publiées, et le recours du Sdf  en annulation de la liste de l’Andp dans la circonscription de Kumba Centre urbain, au motif que celle-ci ne respectait pas le genre. Là aussi, Elecam a reconnu quelques erreurs dans la publication de cette liste et a apporté un correctif à l’audience, confirmant par là que la liste querellée respectait bien tous les équilibres exigés. D’où l’embarras de la haute juridiction qui a fini par se rendre à l’évidence que de nombreuses listes publiées le 1er août 2013, par Elecam comportaient des erreurs susceptibles d’avoir  conduit certains recourants à intenter des procès contre leurs adversaires et Elecam. Des procès dont on aurait pu faire l’économie.

Longin Cyrille Avomo

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