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Nord Ouest, Centre : Les raisons d’un recul aux législatives

 Les querelles de personnes et l’indiscipline  de certains militants ont fait perdre trois sièges de député dans chacune des deux régions. 

Après la proclamation officielle jeudi dernier par le conseil constitutionnel, des résultats des législatives du 30 septembre 2013, un constat s’impose : dans la région du Centre, le Rdpc obtient  25 députés sur les 28 possibles. Il régresse donc ainsi de trois sièges par rapport à la précédente législature où il avait tout raflé.
Exactement comme dans le Nord-Ouest où il s’en sort avec seulement six sièges, alors qu’il en avait 9 précédemment et se trouvait presqu’à égalité avec son principal adversaire, le Sdf qui, avec ses 10 députés,  ne le dépassait que d’une courte tête. Diversement appréciée, ce recul est la conséquence  des défaites cuisantes du parti dans la circonscription du Nyong et Kelle(Centre), dont les trois sièges gagnés de haute  lutte en 2007 sont rentrés  à l’Upc, le Bui et la Menchum Nord (Nord Ouest), où le Sdf a repris respectivement  2 et 1 sièges conquis lors de la précédente législature.Prévisible pour certains, inattendue pour d’autres, cette régression pourrait se justifier de plusieurs manières.
Elle peut tout simplement être un choix des électeurs, des circonscriptions électorales concernées, de vouloir, au cours du mandat législatif qui commence, être représentés dans la chambre basse du parlement par untel, plutôt que tel autre. Manifestation de la démocratie, cette option  serait une sanction infligée, non pas au parti, mais à certains individus, députés sortants, dont le bilan pourrait ne pas avoir entièrement satisfait leurs bases respectives.Il se peut par ailleurs que le message du parti n’ait pas été suffisamment entendu dans les localités susmentionnées. Sont ainsi pointés du doigt sur le terrain, des responsables de commissions de campagne électorale désignés par le parti, mais qui n’auraient pas suffisamment battu campagne, soit parce que n’étant pas toujours disponibles.
Selon une opinion assez répandue dans ces zones, d’aucuns auraient beaucoup trop délégués leurs responsabilités, préoccupés par leurs affaires personnelles. Ou tout simplement à cause d’une très grande impopularité qui a amené quelques présidents, vice-présidents et membres des commissions départementales et communales de campagne à s’éclipser.
Enfin, et c’est certainement l’une des principales raisons de la perte des sièges par le Rdpc à l’Assemblée nationale, il y eu les effets des blessures nées des investitures. Si partout ailleurs, les mêmes problèmes se sont posés, force est de constater que dans le Nyong et Kelle  en particulier, les plaies n’ont pas pu cicatriser. Au contraire, elles se sont infectées, au point où, au mépris des recommandations de la hiérarchie du parti qui prônait l’apaisement,  les responsables locaux, parfois au niveau le plus insoupçonnable, ont pensé et mis en œuvre un plan criminel de campagne du Rdpc Contre le Rdpc. Un remake du désolant spectacle auquel l’on a assisté pendant les opérations pré-électorales, et qui consistait pour des militants dont la candidature avait été recalée, de trainer le Rdpc en justice.
Pendant la campagne électorale, les mots d’ordre ont été donnés, de voter contre le Rdpc. D’importants moyens humains, matériels et financiers auraient ainsi été déployés par des camarades dans plusieurs circonscriptions électorales par les recalés des investitures, pour faire battre les candidats régulièrement investis conformément aux textes de base du Rdpc. Question, pour les récalcitrants, de démontrer juste leur capacité de nuisance, quitte à pactiser parfois avec l’adversaire. Mais une telle attitude qui frise la trahison ne saurait rester impunie. Le parti par la voix du secrétaire général du comité central Jean Nkuété avait déjà fait les mises en garde nécessaires. Il va donc de soi que toutes les conséquences des actes de défiance et d’indiscipline ainsi dénoncés seront tirées.

Longin Cyrille Avomo

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