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Le Cahier des Elections

Satisfecit général :

Tous les observateurs de bonne foi sont unanimes sur ce fait : l’organisation et le déroulement du double scrutin législatif et municipal du 30 septembre sont une avancée certaine dans le processus démocratique au Cameroun. 

Sous quelque angle que l’on puisse se situer, il sera difficile de nier d’indéniables progrès dans la volonté affirmée du président Paul Biya de construire une démocratie où le citoyen se trouve au centre d’un processus qui est appelé à s’améliorer d’avantage. Car même si ici et là surgissent encore quelques difficultés, elles sont surtout imputables à l’inexpérience et à la mauvaise préparation interne des partis politiques.Pendant deux semaines, les camerounais et les différents  observateurs ont pu apprécier la maturité des camerounais qui sont désormais habitués aux joutes électorales, reléguant dans un sombre passé les bagarres et les guerres de tranchées.
Chacun essaye de comprendre et d’assimiler la culture politique qui impose le débat à la place d’inutiles batailles dont l’issue incertaine plonge le pays dans le chaos et l’incertitude du lendemain. Sans doute aguerri par les expériences contemporaines que nous vivons, le peuple  a adressé un message fort aux politiciens à travers un vote pacifique et calme où l’on a vu s’affronter les arguments des uns et des autres. Le peuple a refusé la démagogie, le lynchage médiatique et la flagornerie des hommes et des femmes qui n’avaient de projet de société que leurs critiques acerbes contre le Rdpc. Et le verdict est sans appel : une fois de plus et malgré le léger recul, le Rdpc règne en maître absolu sur le paysage politique camerounais.Même si le débat a été quelque fois terne et manqué d’épaisseur du fait de l’amateurisme de certaines formations politiques, l’on notera pour s’en féliciter, la tendance désormais acquise et affirmée du dialogue, de la tolérance et du rejet systématique de la violence.
Ceux qui ont voulu inciter les populations à travers la diarrhée verbale, les diatribes acides et les jérémiades de mauvais goût, n’ont pas réussi à éclipser le ton globalement modéré et tolérant qui a marqué ces élections. Il est important de rendre hommage à Paul Biya, l’architecte de ce processus qui s’affirme au fil du temps. Elecam, la biométrie et les réformes institutionnelles en cours ont été voulus et mis en œuvre par le Président de la République.Que n’a-t-on pas lu et entendu depuis la formule des investitures adoptée en conformité avec les statuts du partis jusqu’à la campagne électorales ? Les cassandres et autres oiseaux de mauvais augures avaient annoncé l’implosion du parti du flambeau. D’autres, maniant l’art de la divination, avaient prédit une disparition pure et simple du parti de Paul Biya. Et pourtant, tel un sphinx qui se révèle face à l’épreuve,  le parti se consolide et gagne dans un environnement où   la compétition est de plus en plus féroce et multiforme.Aujourd’hui, tout le monde peut se rendre compte que la vielle rengaine de la « victoire volée » ne tient plus. Le disque apparemment est rayé devant la maîtrise progressive du processus électoral par Elecam et les acteurs politique nationaux sérieux. A qui va-t-on faire comprendre que la percée de certains partis (bien que jeunes) dans les fiefs supposés du Rdpc soit le fruit du hasard ? C’est bien la preuve que les entrepreneurs politiques nationaux doivent davantage travailler leurs discours, leurs méthodes  et leurs pratiques.
C’est encore la preuve qu’il ne suffit pas de brandir des slogans creux pour être élu. Un parti politique, comme toute entreprise humaine moderne, doit se gérer avec des hommes et des femmes qui maitrisent leurs sujets et avec des moyens financiers et matériels conséquents. Nous sommes dans un monde où l’improvisation et les approximations doivent céder la place au professionnalisme. On ne fait plus la politique comme Monsieur Jourdain découvrait la prose ; par hasard. Le peuple mature attend désormais de ses politiciens des projets de sociétés pratiques, des programmes politiques crédibles et la conformité aux exigences des temps modernes.Tous ceux qui aiment nos partis politiques devront leurs apprendre la méthode, l’organisation et la programmation. Car les élections  qui sont un moment fort dans la vie d’un parti politique, se préparent tous les jours. L’amateurisme, les improvisations  et l’inutile provocation ne font malheureusement pas gagner une élection. Or à l’issue de ce scrutin, les populations seront abandonnées à elles-mêmes, les promesses des politiciens d’un jour vont se dégonflés comme des ballons de baudruche et l’on ne verra plus que le Rdpc qui, lui, est constamment auprès de ses militants et de tous les citoyens.
A la veille des futurs élections, ils ressurgiront, dénonçant les lois et règlements de la République, accusant le Rdpc d’avoir  tout accaparé, croyant ainsi tromper un peuple qui a toujours su de quel côté se trouvent ses intérêts. La vielle sagesse et inusable sagesse populaire le dit si bien : qui veut aller loin ménage sa monture. Ou encore, n’attendons pas le jour du marché pour engraisser la poule.

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