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Idriss Deby à Yaoundé :

Sur invitation du chef de l’Etat camerounais Paul Biya, le président de la République du Tchad, effectue une visite de travail ce jeudi 22 mai 2014 à Yaoundé.

Au cours de la conférence de presse qui avait sanctionné les travaux du sommet de Paris du 17 mai 2014 dernier sur les questions de sécurité en Afrique centrale et de l’Ouest, notamment la menace que constitue la secte islamique Boko Haram, le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, avait annoncé en filigrane, que la guerre était dorénavant déclarée à ce groupe de terroristes qu’il a lui-même qualifié de « chose ». A l’initiative du président de la République française, François Hollande, en effet, ce sommet avait réuni  outre Goodluck Jonathan du Nigeria, tous les dirigeants des pays voisins, notamment, Idiss Deby Itno du Tchad, Mohamadou Issoufou du  Niger et Thomas Boni Yayi du Bénin et bien évidemment, Paul Biya du  Cameroun. Invités par leur allié français, les Anglais et les Américains avaient également donné leur accord à venir participer à cette rencontre cruciale, devant servir de rampe de lancement à une riposte exemplaire aux exactions de la secte qui s’étendent de plus en plus dans les pays voisins du Nigeria. L’objectif clairement affiché par François Hollande et ses partenaires étant de définir une stratégie globale capable de contrer les actions de Boko Haram qui s’illustre par des actes immondes, immoraux et contraires aux enseignements de la religion dont la secte se revendique. Il revenait clairement aux pays concernés de prendre la mesure de la menace en mettant en place dans les brefs délais, une stratégie sous-régionale sur laquelle viendraient alors se greffer les déploiements des forces multinationales occidentales. Urgence signaléeLa visite du Président Idriss Deby Itno à Yaoundé, démontre effectivement l’urgence qu’il y avait  à agir au plus vite, en prenant langue avec son homologue camerounais. Il est question notamment de mettre en place pour un départ, un système d’échanges de renseignements pouvant amener à localiser de manière précise, les terroristes, ainsi qu’ils permettraient de cerner leurs modes opératoires, de plus en plus diversifiés. Ce d’autant plus qu’au fil des jours et même des heures, les affres de Boko Haram se multiplient comme par enchantement. Pas plus tard qu’avant-hier, mardi 20 mai 2014, la secte causait la mort de plus d’une centaine de Nigérians dans des attaques et des attentas à la bombe. Pour le cas du Cameroun, les rumeurs sur une éventuelle présence de ces scélérats dans plusieurs villes de la région de l’Extrême-Nord a fini par y gâcher quelque peu la célébration de la 42ème édition de la fête nationale de l’unité. Les autorités se voyant dans l’obligation d’écourter les cérémonies. De nombreux parents ont, à l’occasion refusé de laisser leurs progénitures se rendre aux lieux des cérémonies. Sur un autre plan, des rapports de plusieurs services de renseignement font état du recrutement et de la formation de plusieurs jeunes issus du Nigeria et de plusieurs pays frontaliers au Jihad, dans le but avoué de former un califat islamique dans la région. D’où l’urgence de la mutualisation des forces par les pays frontaliers pour faire efficacement face à cette menace dont les méfaits et les incursions sont de plus en plus signalées au-delà des frontières du Nigeria. On se rappelle de l’intervention dans ce sens du Président Goodluck Jonathan qui pense que seule une meilleure coopération viendra à bout de Boko Haram. C’est la raison pour laquelle il y a quelques semaines, il  a marqué son accord pour que les experts britanniques, américains, français, chinois et même israéliens s’associent aux efforts déjà déployés sur le terrain par le Nigeria et ses pays voisins, le Cameroun notamment. Mais la question Boko Haram n’est pas l’unique raison du déplacement du N°1 tchadien. On imagine qu’au cours de leurs entretiens, les présidents camerounais et tchadiens vont aborder l’épineuse question centrafricaine. Notamment en ce qui concerne la force multinationale africaine, la Misca, pour combattre les anti-Balaka et ramener l’ordre dans ce pays voisin. On se souvient que le Tchad avait décidé de retirer ses troupes à la suite d’interminables incompréhensions. Les deux chefs d’Etat ne manqueront pas d’aborder aussi la question des réfugiés centrafricains qui affluent au Cameroun et au Tchad, entraînant par conséquent l’insécurité et le grand banditisme, du fait des rebelles qui s’infiltrent parmi ces réfugiés. De grands espoirs reposent donc sur cette rencontre qui doit marquer effectivement le début des choses sérieuses, pour mettre Boko Haram à l’étroit.

William Monayong

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