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La Politique

Mauvais procès :

Jamais deux sans trois. Après l’affaire Michel Thiery Atangana, franco-camerounais, français d’origine camerounaise dont les démêlés avec la justice camerounaise ont tenu l’opinion publique internationale en haleine grâce aux médias français, voici venue l’affaire Lydienne Yen Eyoum.

Avocate au barreau du Cameroun, celle-ci vient d’être condamnée par le Tribunal criminel spécial (Tcs) à 25 ans d’emprisonnement ferme pour détournement de deniers publics. Nous ne commenterons pas cette décision au fond. Mais nous constatons que depuis son déclenchement, cette affaire prend une tournure politico-diplomatique du fait de la double nationalité franco-camerounaise de l’accusée. Un troisième cas, moins médiatique, mettant en cause un autre franco-camerounais est également en cours auprès des tribunaux de Douala.  Dans les trois cas, les procédures quittent rapidement le cadre douillet des prétoires pour s’enliser dans les bourbiers des procès d’intention à coups d’arguties juridiques et de raccourcis politico-diplomatiques. Grâce à une campagne et à des matraquages médiatiques savamment menés et relayés, certains organes de presse tentent avec aplomb de faire un… mauvais procès à l’Etat du Cameroun, d’abord sur l’état de ses prisons et surtout sur le bien-fondé de ces procédures. Selon les médias, les mis en cause seraient devant la justice, non pas pour les faits qui leur sont reprochés, mais à cause de leur double nationalité. La libération de Michel Thierry Atangana après 17 ans de détention à la suite d’un décret du Président de la République portant commutation des peines semble leur avoir donné un nouveau souffle. En effet, ils n’hésitent pas à dire et à écrire que le fils de Nsimeyong a été libéré à la suite des pressions politico-diplomatiques des autorités françaises. Une telle issue, poursuivent-ils, serait liée à sa double nationalité. Vu sous cet angle, Michel Thierry Atangana n’auront jamais dû être interpellé, jugé et condamné car être français confère un certificat de probité, d’intégrité et d’honnêteté. On se demande bien pourquoi il y a des prisons en France peuplées de français de France. Double nationalité, double langage… Bien évidement, la vérité est tout autre : il s’agit d’un mauvais procès fait à la justice et aux autorités camerounaises. Dans toutes ces procédures, ce n’est pas la nationalité qu’on juge mais les faits commis sur le territoire camerounais où la loi pénale s’impose à tous. L’Etat du Cameroun ne créera pas des lois spéciales et spécifiques pour ceux de ses ressortissants se réclamant d’une autre nationalité et en délicatesse avec la justice. Les mêmes lois s’appliquent d’ailleurs aux Camerouno-camerounais. La France, à son tour devrait se méfier de ses « ressortissants « parfois encombrants » qui brandissent leur nationalité comme un étendard au gré de leurs démêlés avec la justice camerounaise. Que l’on sache, en droit camerounais, être de nationalité française ne confère aucune immunité. Principe de réciprocité oblige, que diraient les mêmes donneurs de leçons si le Cameroun exigeait un traitement identique pour ceux des ses ressortissants en détention en France ? En définitive, que les médias et certains responsables français cessent de faire au Cameroun ce qu’ils n’aimeraient pas qu’on fasse à leur pays.En un mot comme en mille ; oui à la protection consulaire, non à l’ingérence judiciaire ! Si vous ne respectez pas le Cameroun et les Camerounais, respectez au moins sa souveraineté et ses institutions. Et ce ne serait que… justice.CMZ

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