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Le Parti

Sur le chemin du trentenaire : Qui l’eût cru ?

Lorsque le Rdpc nait à Bamenda, personne, même parmi les plus optimistes, n’aurait pu parier que cette formation politique  vivrait 30 ans, ou qu’elle remporterait autant de victoires.

Le 24 mars 2015, le Rdpc aura 30 ans. Ce sera, comme le parti le fait à chacun de ses anniversaires, l’occasion de marquer une pause, et de jeter un regard rétrospectif pour mieux se projeter. Mais à la différence des commémorations antérieures, celle qui se profile à l’horizon sera certainement l’occasion de tous les bilans. Le contexte s’y prête d’ailleurs grandement.Il n’échappe en effet à personne que le premier défi que le Rdpc a eu à relever  depuis le Congrès de Bamenda est celui de son existence. Créé pour marquer la rupture,  moins d’un an, juste  après la sanglante tentative de coup d’Etat du 06 avril 1984, il est le principal levier devant permettre l’implémentation de la politique du Renouveau Camerounais. De ce seul fait donc, le Rdpc ne connaîtra  pas d’état de grâce. A peine, né, le parti unique d’alors aura effectivement fort à faire, puisqu’il doit à la fois et tout de suite, réconcilier le peuple sorti divisé du push manqué, préserver l’unité nationale ainsi mise à rude épreuve, poursuivre  le train de réformes visant la modernisation du pays et affronter, quelques mois plus tard, la grande crise économique  qui, dès décembre 1985, touche sévèrement le Cameroun.Ainsi engagé trop tôt sur tous les fronts à l’image du nouveau pouvoir en place au Cameroun, le Rdpc doit en plus faire face à la résistance de quelques caciques qui, voyant d’un mauvais œil la nouvelle dynamique impulsée à la tête de l’Etat et du parti par Paul Biya et son équipe, n’entendent ni céder  une quelconque parcelle de pouvoir, ni accepter le moindre changement opéré en vue d’une plus grande ouverture démocratique. Pour eux, la concurrence instaurée lors des élections législatives de 1988 qui balaie quelques-uns, est un véritable affront et ils se constituent donc en forces centrifuges. Dans les chaumières, l’échec et la mort du Rdpc sont programmés, de même que l’on compte les jours du Renouveau, surtout que pointe à l’horizon, le « vent de l’Est » dont la violence commence à ébranler  certains pays voisins. Dans la maison, de nombreux opportunistes qui ne croient pas un seul instant aux chances de survie du Rdpc face à la bourrasque annoncée, se mettent en retrait, quand ils ne choisissent pas de retourner carrément la veste. Question, pour eux, de mieux rebondir, une fois que le Rdpc aura été balayé, car, dans l’ombre, quelques chancelleries occidentales qui s’y activent effectivement, instrumentalisent la pauvreté ambiante du fait de la récession économique et promettent monts et merveilles à l’opposition. Celle-ci  fait d’ailleurs feu de tout bois pour faire tomber « le régime Rdpc », allant jusqu’à brandir la menace de la guerre civile. Passablement ébranlé, le navire Rdpc prend de l’eau. Mais comme le roseau, il plie sans rompre. Fort de son soutien populaire, de son maillage territorial et avec la seule force de ses arguments, il fait même mieux que résister. Et au moment où  ses adversaires croient pouvoir lui donner le coup de grâce, le parti de Paul Biya confirme son statut de leader dans un environnement devenu plus concurrentiel, en remportant d’éclatantes victoires lors de toutes les consultations électorales qui ont suivi depuis le retour au multipartisme en 1990. Contre toute attente, le Rdpc n’a d’ailleurs fait que renforcer sa position au fil du temps. Parti d’une simple majorité relative aux élections législatives et à la présidentielle de 1992, il a depuis lors, atteint les sommets, en se stabilisant à une moyenne de plus de 80% des suffrages au cours des 20 dernières années. Corrélativement, la popularité d’une opposition sans véritable projet de société, s’est rétrécie comme une peau de chagrin.Force est donc de constater au moment où il entre dans son trentenaire, et 25 ans après que son pronostic vital a été déclaré compromis, que le Rdpc se porte comme un charme. Plutôt que de le détruire, l’adversité, la concurrence et parfois la haine qu’il a pu subir tout au long de son existence, n’ont eu pour effet que de le fortifier davantage, au point où plus rien ne semble plus pouvoir l’arrêter. Ce sont ces grands moments de la vie du parti, parfois douloureux, mais toujours instructifs et édifiants pour la prospective, que nous nous promettons de faire revivre aux militants du Rdpc à travers la présente rubrique.

Longin Cyrille Avomo

Longin Cyrille Avomo

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