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les sillons de l’agriculture de seconde génération : L’agriculture de seconde génération en marche

Déjà présent  dans sept régions le programme économique d’aménagement du territoire pour la promotion des entreprises de moyenne et grande importance (Agropoles) est déjà d’un apport significatif dans la production agropastorale au Cameroun.

Créé par décret du Premier ministre le 06 août 2012 à l’effet  d’appuyer et  de suivre l’exécution des stratégies nationales de développement de l’agriculture de seconde génération,  le programme Agropoles est  l’un des leviers sur lesquels le gouvernement agit pour développer rural, assurer la sécurité alimentaire, approvisionner les industries  et doper les exportations par la promotion des entreprises agro-sylvio-pastorales de moyenne et grande importances sur l’étendue du territoire. Après une phase pilote de deux ans, le programme  s’est progressivement étendu à travers le pays, au point où pas moins de 18 agropoles ont été installées en l’espace de trois années dans sept régions. Les domaines d’interventions, appelés à s’élargir, couvrent pour l’instant des filières telles que le soja, le cacao, le sorgho, le maïs, le riz, la pisciculture, la porciculture, l’aviculture et la transformation.
Les objectifs fixés à chaque agropole ainsi créé permettent de découvrir la principale ambition du programme qui est de booster la production agropastorale du Cameroun, tout en créant des emplois dans le secteur rural. En effet, dans la filière de production et de commercialisation du poulet de chair, l’objectif est de mettre sur le marché un peu plus de 3 millions de poulets par an à travers les agropoles installées dans les régions de Littoral et du Centre, alors que la filière de production et de commercialisation des œufs dont le principal agropole est installé à Baleng, à l’Ouest du pays, a pour ambition de  passer à une production de 25 millions d’œufs chaque année. 
En ce qui est de la filière porcine, les agropoles de Kribi, de Bafoussam et de Yaoundé doivent à terme, mettre sur le marché environ 42 300 porcs par an, alors que la filière maïs devrait à travers les agropoles du Nord et du Centre, ajouter à la production nationale actuelle, pas moins de 17000  tonnes par an. S’agissant toujours des filières agricoles, il est prévu que la production et la transformation de 16000 tonnes de cacao par an dans la zone de Mbalmayo par an, pour atteindre un taux de transformation locale de 25%,  alors que la production du soja augmenterait d’au moins 8 000 tonnes grâce à l’agropole, à l’Extrême nord. Parallèlement, la production locale du riz fluvial sera  portée à 3 500 tonnes grâce à l’agropole de Galim. L’agropole de transformation d’ananas à Awae devrait quant à lui produire 26 000 tonnes de jus. S’agissant enfin du poisson, plus de 1 800 tonnes de carpes devraient sortir chaque année de Bankim, l’unique agropole existant jusque-là dans ce domaine. Au regard des premiers résultats enregistrés, l’optimisme est de mise. Certes tous les objectifs n’ont pas été atteints, mais l’on enregistre tout de même de grandes avancées : le déficit de production a été réduit dans toutes les spéculations où des agropoles ont été créés. Dans la filière maïs, la contribution du seul programme Agropole a réduit de 9% le gap entre l’offre et la demande.  En ce qui concerne la filière porcine, le déficit est ramené à sa portion congrue ; ce qui a entrainé une baisse considérable des prix sur le marché. A Kribi par exemple, le kg de viande est désormais de 2000 fcfa pour le porc vif et de 2400 Fcfa pour  un porc abattu. A Bafoussam, ces prix sont respectivement de 1800 Fcfa et 2000 Fcfa.
S’agissant du poulet et des œufs, il n’y a presque plus de pénurie. Le marché est en permanence approvisionné en quantité et en qualité, et le Cameroun est même devenu exportateur d’œufs frais vers les pays voisins que sont le Gabon, la Guinée Equatoriale et la Centrafrique. La filière halieutique est également en expansion, puisque la carpe fumée de Bankim est déjà disponible sur les étals des Yaoundé et des villes voisines.  Le seul regret jusque-là est la difficulté de suivi des agropoles de l’Extrême nord, s’agissant notamment du soja. Ici, les producteurs ont dû abandonner leurs productions et même leurs exploitations à cause des problèmes d’insécurité. Ceux qui sont restés sur place vendent leurs produits au Nigéria, compte tenu de l’impossibilité qu’il ya de les écouler dans le reste du pays.

Longin Cyrille Avomo

Longin Cyrille Avomo

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